« J’ai dû expliquer ce qu’était Twitter » : face au cyberharcèlement, la police toujours à la traine
Le cyberharcèlement est un phénomène de société de plus en plus répandu. Pourtant, dans les gendarmeries et les commissariats, les victimes peinent encore à porter plainte pour ces motifs. Entre des policiers non formés sur les questions du numérique et des parquets qui ne prennent pas encore assez au sérieux le problème, le chemin reste long à parcourir.
Lorsqu’elle s’est rendue au commissariat pour porter plainte, à l’été 2023, Niemesia ne s’attendait pas à entendre les policiers dire qu’ils ne savaient pas ouvrir des fichiers zip. La streameuse, qui venait pour dénoncer un problème de cyberharcèlement, se rappelle même avoir dû expliquer à un officier ce qu’était Twitter (le réseau social a depuis été renommé X).
« Je me suis sentie impuissante », raconte-t-elle aujourd’hui à Numerama. « Je voyais bien qu’ils ne me prenaient pas au sérieux.» Niemesia a dû retourner plusieurs fois dans le même commissariat afin de faire des complèments de plainte. À chaque fois, elle raconte un accueil froid, ou bien des officiers entièrement ignorants des pratiques sur Internet.
Elle n’est pas la seule. L’histoire de Niemesia illustre parfaitement les nombreuses failles dans le système judiciaire, qui permettent aux internautes de continuer leurs agissements en étant rarement inquiétés, et les lacunes dans la formation des forces de l’ordre concernant les affaires sur Internet.
Alors que le cyberharcèlement est officiellement un délit reconnu par la loi depuis 2014,
Crédits photos de l'image de une : La police n'est pas encore au niveau pour les histoires de cyberharcèleme,t // Source : Claire Braikeh pour Numerama