"J’avais 11 ans, je n’ai jamais oublié": le député Bruno Questel révèle avoir été violé enfant

Le député LaRem de l'Eure Bruno Questel le 19 janvier 2021 à l'Assemblée nationale - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Le député LaRem de l'Eure Bruno Questel le 19 janvier 2021 à l'Assemblée nationale - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

"J’avais 11 ans. Je n’ai jamais oublié". De nombreux victimes d'inceste témoignent ces derniers jours sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #Metooinceste, dans le sillage de la publication du livre de Camille Kouchner, La familia grande. Dans un tweet posté ce lundi, le député de l'Eure LaREM Bruno Questel raconte, lui, avoir été victime d'un viol pendant son enfance.

"Il n’était pas de ma famille, il était du village ; de ces lieux où la famille est grande. J’avais 11 ans. Je n’ai jamais oublié. Aucune excuse possible. Aucun pardon possible. Aucun repos pour les auteurs de ces actes. Il faut s’indigner toutes les secondes", écrit-il.

"Il n'y a pas de remède contre ça"

L'élu raconte à Paris Normandie que le crime a eu lieu dans un village de montagne en Corse, d'où sa mère est originaire. L'auteur du viol qu'il a subi est aujourd'hui mort: "C'est à ce moment-là que j’ai pris conscience qu’il me manquait quelque chose" explique-t-il. Il ne s'est jamais tourné vers la justice, "elle n’a jamais été informée", raconte le député.

Bruno Questel déclare au journal avoir perdu pied les années suivantes, avoir fait "pendant trente ans une amnésie traumatique", mais que cette histoire ne l'a pour autant jamais lâché, façonnant en partie la personne qu'il est devenu: "Ce viol n’est pas étranger à ma personnalité, à ma force, à mon côté un peu fou."

Le député dit avoir raconté son viol il y a plusieurs années à sa femme et ses enfants. Ce qu'il attend aujourd'hui, "c’est que les victimes soient mieux protégées, que les faits soient connus, reconnus et que les auteurs ne puissent récidiver".

"Quand on a été victime de ça, il n'y a pas une seconde où quelque chose, un fait, une parole, un geste, une nouvelle, ne vous ramène pas à cela. Y compris au moment précis. Ce sont des vies qui sont broyées, on vit avec ça toute sa vie", explique-t-il à France Bleu Normandie. "Je peux vous dire que ça ne part pas, il n'y a pas de remède contre ça".

Article original publié sur BFMTV.com