J’aime regarder les publicités (même celles qui me disent que je pue)
S’intéresser aux publicités qui pullulent sur le web, c’est aussi comprendre la société.
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J’ai beau vivre dans un monde très différent de celui de mes parents, mes pratiques culturelles leur ressemblent parfois. Tous les matins, je prends mon petit-déjeuner en lisant des newsletters d’actualité sur mon smartphone, dans un écho pas si lointain à mon père qui lisait L’Union en buvant son café. Même sur YouTube, mes habitudes rejoignent un rituel que j’exécrais ado : je visionne souvent une vidéo pour accompagner mon dîner, de la même manière que ma famille ne manquait jamais le JT de 20 heures. Cette ressemblance va jusqu’à l’omniprésence de la publicité dans nos soirées.
Évidemment, il existe une différence majeure entre mon expérience des médias aujourd’hui et celle de mes parents à l’époque : la publicité à laquelle je suis exposée en ligne est bien plus ciblée que celle à la télévision, et je peux difficilement y échapper. Elle me suit depuis des années, réagit au moindre changement de vie (mon déménagement dans une autre ville) ou via des devinettes foireuses sur mes désirs personnels (depuis que j’ai dépassé les trente ans, j’ai régulièrement des promotions non sollicitées pour des tests de grossesse). Elle fait aussi preuve d’un sexisme qui m’horripile.