«J’étais à sa merci»: les violences économiques conjugales, quand l’argent devient un moyen de contrôle
Gestion des dépenses, rétention de carte bancaire, confiscation des ressources… La maltraitance financière, violence conjugale sournoise dont ont déjà souffert 41% des femmes, est souvent passée sous silence.
« Je me retrouvais à rester une semaine sans carte bleue au moins une fois par mois. » Perrine, quarante ans, a enduré l’emprise d’un conjoint violent pendant quinze ans. Comme d’autres, elle a fait les frais de cette violence qui ne laisse pas de bleus et passe souvent sous les radars. Méconnues ou sous-estimées, les violences économiques touchent pourtant 41% des femmes, selon un sondage Ifop publié ce mardi 31 octobre, réalisé pour la newsletter féministe Les Glorieuses.
Saisie des revenus, interdiction d’avoir un compte bancaire personnel, impossibilité de travailler… Les formes de violences économiques conjugales sont multiples, mais découlent toutes d’un but commun : déposséder la femme de son autonomie financière pour mieux la contrôler. « C’est faire vivre la femme dans une vraie prison », résume Élise Sélimovic-Lartillier, membre de la coordination nationale du collectif féministe #NousToutes.