"J'étais prêt à relever ce défi": Xavier Bertrand regrette de ne pas avoir été nommé Premier ministre
Le président de la région des Hauts-de-France, en lice pour Matignon avant la nomination de Michel Barnier, s'est exprimé dans les colonnes du Parisien. Il affirme qu'il aurait "souhaité agir davantage pour [son] pays".
Emmanuel Macron avait renoncé à le nommer à Matignon et Marine Le Pen avait promis de censurer un gouvernement dans lequel il figurait. Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France a fait partie de la short-list du chef de l'État pour remplacer Gabriel Attal.
Après les hypothèses Bernard Cazeneuve ou encore Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental, le président de la région Hauts-de-France était apparu en tête des favoris, avant qu'Emmanuel Macron ne lui préfère Michel Barnier, nommé le 5 septembre dernier.
"Marine Le Pen a considéré que j'étais la plus sérieuse menace pour son avenir"
Dans les colonnes du Parisien, à l'occasion d'un entretien publié ce samedi 12 octobre, Xavier Bertrand revient sur cet épisode. Il dit, après les législatives, avoir considéré qu'il "fallait à la France un gouvernement d'urgence nationale rassemblant toutes les bonnes volontés". À ce titre, il a rencontré "à plusieurs reprises" Emmanuel Macron, qui souhaitait connaître son "état d'esprit".
"Je lui ai confirmé que j'étais prêt à relever ce défi et proposé des pistes de travail pour répondre au message des législatives: le pouvoir d'achat par le travail, la fin de l'impunité, la maîtrise de l'immigration et l'efficacité des services publics retrouvée pour l'école et la santé", a expliqué l'ex-ministre du Travail sous Nicolas Sarkozy.
S'il assure ne pas avoir "la réponse" sur pourquoi Emmanuel Macron lui a préféré Michel Barnier, il pointe toutefois la responsabilité de Marine Le Pen. "Ce n'est pas un secret, Marine Le Pen a considéré, par expérience, que j'étais la plus sérieuse menace pour son avenir", a-t-il souligné.
Concernant cette dernière, il martèle par ailleurs, comme un avertissement à Michel Barnier, qu'"elle n'est pas l'arbitre de la vie politique ; personne ne doit se placer dans sa main".
Mais, il l'assure, il n'est pas "amer". "Je regarde devant, même si j'aurais souhaité agir davantage pour mon pays dans cette période! Cela fait partie de la vie politique. La force de mon engagement politique est intacte".