Plusieurs milliers de Palestiniens prient à al Aksa à Jérusalem

Les autorités musulmanes de Jérusalem se sont déclarées jeudi satisfaites du retrait des dispositifs de sécurité sur l'esplanade des Mosquées (mont du Temple) dans la ville sainte et ont appelé les fidèles à y retourner prier. /Photo prise le 27 juillet 2017/REUTERS/Muammar Awad

par Luke Baker et Ali Sawafta JERUSALEM (Reuters) - Plusieurs milliers de fidèles musulmans se sont précipités jeudi pour prier à al Aksa sur l'esplanade des mosquées à Jérusalem après le retrait des derniers dispositifs de sécurité installés par Israël, une décision qui avait suscité dix jours de très forte tension. Face aux fidèles qui se sont précipités en masse vers le troisième lieu saint de l'islam, une fois le dernier accès rouvert vers al Aksa, les forces de l'ordre israéliennes ont utilisé des bombes assourdissantes. Trente-sept Palestiniens ont été blessés. Les autorités musulmanes de Jérusalem s'étaient auparavant déclarées satisfaites du retrait des dispositifs de sécurité sur l'esplanade des Mosquées (appelé mont du Temple par les juifs) et avaient appelé les fidèles à y retourner prier. Leur décision a été annoncée après publication d'un rapport du Waqf, l'organisme qui administre les sites religieux musulmans de Jérusalem. Les autorités israéliennes avaient installé des portiques de détection, des caméras et des barrières métalliques pour les musulmans aux entrées du complexe après la mort de deux policiers israéliens tués à l'arme blanche par des Arabes israéliens le 14 juillet. Ces détecteurs de métaux avaient suscité la colère des Palestiniens et débouché sur des violences à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Les forces israéliennes ont tué par balles quatre Palestiniens dans les affrontements qui ont suivi, et un Palestinien a tué à l'arme blanche en Cisjordanie trois Israéliens. EFFORTS DIPLOMATIQUES "Le rapport technique a montré que tous les obstacles que les occupants (Israël) avaient installés aux abords de la mosquée Al Aksa ont été retirés", a déclaré le chef du Waqf, Abdelazim Salhab, en appelant les musulmans à revenir prier sur les lieux. Les Israéliens ont achevé dans la nuit de mercredi à jeudi de retirer les derniers dispositifs de sécurité encore en place aux entrées de la mosquée Al Aksa, dans la vieille ville. Ils avaient déjà emporté les détecteurs de métaux mais d'autres équipements de sécurité, comme des caméras, étaient encore en place, si bien que les Palestiniens avaient appelé à une "journée de colère" pour vendredi. La majeure partie des musulmans ont évité de pénétrer sur l'esplanade des Mosquées au cours des deux dernières semaines, préférant prier dans les rues dans le secteur de la vieille ville. La décision d'Israël de retirer les dispositifs de sécurité est intervenue après plusieurs jours d'efforts diplomatiques engagés par les Nations unies, après la visite d'un émissaire de Donald Trump et de pressions de pays de la région, comme la Jordanie et la Turquie. Les autorités jordaniennes ont estimé jeudi que le retrait des dispositifs de sécurité allait permettre un apaisement des tensions entre Israéliens et Palestiniens. Le porte-parole du gouvernement jordanien, Mohammad al Momani, a dit par ailleurs que le démantèlement de ces dispositifs était "une mesure nécessaire à la préservation de la situation juridique et historique" à Jérusalem. "Israël, en tant que force d'occupation, ne peut pas imposer de mesure susceptible d'altérer cette situation", a dit le porte-parole à l'agence de presse jordanienne Petra. (avec Suleiman Al-Khalidi à Amman; Eric Faye et Danielle Rouquié pour le service français)