Un Israélien blessé à Jérusalem, manifestation à Beyrouth

Un agent de sécurité israélien a été blessé dimanche à coups de couteau par un Palestinien à un arrêt de bus de Jérusalem et des violences ont éclaté à Beyrouth (photo) en marge d'une manifestation contre la reconnaissance américaine de la ville sainte en tant que capitale de l'Etat d'Israël. /Photo prise le 10 décembre 2017/REUTERS/Mohamed Azakir

JERUSALEM (Reuters) - Un agent de sécurité israélien a été blessé dimanche à coups de couteau par un Palestinien à un arrêt de bus de Jérusalem et des violences ont éclaté à Beyrouth en marge d'une manifestation contre la reconnaissance américaine de la ville sainte en tant que capitale de l'Etat d'Israël.

Le calme est en revanche globalement revenu dans les territoires palestiniens, malgré les avertissements lancés un peu partout dans le monde arabo-musulman. Depuis le revirement américain, annoncé mercredi par Donald Trump, les violences ont fait quatre morts et plusieurs dizaines de blessés dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.

"Notre espoir est que tout se calme et que nous revenions au cours normal de nos existences sans émeutes ni violence", a déclaré le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, au micro la radio de l'armée.

L'agent de sécurité poignardé à Jérusalem se trouve dans un état grave, a par la suite annoncé la police. Son agresseur, un Palestinien de 24 ans, a été arrêté et placé en détention.

A Beyrouth, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser des manifestants rassemblés devant l'ambassade des Etats-Unis. Plusieurs milliers de personnes ont également manifesté devant l'ambassade américaine à Djakarta.

Réunis au Caire, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe avaient exhorté dans la nuit les Etats-Unis à revenir sur leur décision, qu'ils considèrent comme une "violation dangereuse" du droit international et jugent "nulle et non avenue"..

Pour le cheikh Mohamed ben Zaïed al Nahayan, héritier du trône d'Abou Dabi qui dirige de facto les Emirats arabes unis, ce revirement risque de donner "un nouveau souffle aux mouvements terroristes et aux groupes armés" dont le Proche-Orient commence tout juste à se débarrasser.

NETANYAHU À PARIS

En bordure de la bande de Gaza, l'armée israélienne dit avoir découvert et détruit un "important" tunnel creusé par le Hamas. Deux de ses membres avaient trouvé la mort samedi dans des raids de représailles israéliens après des tirs de roquettes en direction de l'Etat hébreu.

Le mouvement islamiste, qui tient l'enclave depuis 2007, devait achever ce dimanche le transfert de son administration à l'Autorité palestinienne, dans le cadre de l'accord de réconciliation signé le 12 octobre au Caire.

Selon le président turc Recep Tayyip Erdogan, les Etats membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) qui doivent se réunir mercredi feront tout pour contrecarrer les projets de Donald Trump concernant Jérusalem.

"Avec la feuille de route que nous allons rédiger lors de la réunion de l'OCI, nous allons démontrer que la décision ne sera pas facile à mettre en oeuvre", a-t-il averti, qualifiant en outre Israël d'"Etat terroriste" et d'"envahisseur".

Il s'était entretenu la veille avec Emmanuel Macron et les deux chefs d'Etat s'étaient entendus pour tenter de convaincre Washington de revenir sur sa décision.

Le président français recevait ce dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a balayé samedi les réactions d'indignation après la décision américaine.

"J'entends des voix s'élever (d'Europe) pour condamner la décision historique du président Trump, mais je n'ai entendu aucune condamnation des tirs de roquettes en direction d'Israël (...) ni des incitations à la violence à notre encontre", dit-il dans un communiqué.

En marge de la réunion de la Ligue arabe, Ryad al Maliki, ministre palestinien des Affaires étrangères, quant à lui annoncé que Ramallah allait chercher un nouveau médiateur "parmi nos frères arabes et la communauté internationale" pour parvenir à une solution fondée sur le principe de coexistence pacifique de deux Etats.

(Ori Lewis avec Agustinus Beo Da Costa à Djakarta; Henri-Pierre André, Danielle Rouquié et Jean-Philippe Lefief pour le service français)