Jérôme Fourquet : "L'absence d'alternative aux mesures sanitaires empêche à toute critique structurée d'émerger"
Les Français sont-ils sur le point de devenir hostiles à de nouvelles mesures sanitaires ? Alors que la perspective d'un troisième confinement s'approche, "Marianne" fait le point avec Jérôme Fourquet, directeur du pôle opinion de l'Ifop.
Confinera, reconfinera pas ? À la sortie du conseil des ministres, ce 27 janvier, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué que le couvre-feu "ne freine pas suffisamment" le virus. "Nous envisageons plusieurs scénarios qui vont d’un maintien du cadre actuel avec le couvre-feu à 18h, à ce stade peu probable, jusqu’à un confinement très serré", a-t-il expliqué. Pourtant, une telle mesure serait aujourd'hui désapprouvée par une majorité de Français. à en croire un sondage Ifop pour Cnews et Sud Radio publié à la mi-janvier. Seuls 43% des interrogés disaient souhaiter un "confinement dur". Entretien avec Jérôme Fourquet, directeur du pôle opinion de l'Ifop et auteur de L'Archipel français. Marianne : Comment a évolué le soutien aux mesures sanitaires, en particulier au confinement, depuis le début de l'épidémie ? Jérôme Fourquet : Le soutien à la mesure sanitaire la plus emblématique et la plus englobante, celle du confinement, a évolué au fil du temps. Prenons un sondage du 24-25 mars, dix jours après la mise en place du premier confinement. À l’époque, 73% des Français disaient qu'il fallait renforcer les mesures qui existaient déjà. 23% qu'il fallait les laisser telles quelles. Seuls 4% des Français étaient à cette...