Publicité

Jérôme Catz : «Le street art fait partie du patrimoine»

L'une des deux peintures de Banksy vandalisées à Park City, dans l'Utah.

Après la condamnation d'un Américain pour la dégradation de deux pochoirs de Banksy, le commissaire de l'exposition «#streetart», en octobre à Paris, revient sur la muséification de cet art et les défis de sa conservation.

Un Américain a été condamné cette semaine à payer une amende de 13 000 dollars (11 112 euros), faute de quoi il irait en prison pour avoir dégradé des œuvres de Banksy à Park City, dans l’Etat de l’Utah. La somme permettrait de restaurer les deux peintures de l’artiste britannique, apparues sur les murs alors qu’il participait au festival de Sundance, en 2010. Ces deux œuvres avaient par la suite été protégées par une vitre en plexiglas, brisée lors de la dégradation.

Cette condamnation repose la question de la conservation des œuvres de street art, par défaut exposées aux éléments et aux passants. Jérôme Catz, qui vient de publier le Street art, mode d’emploi, est le commissaire d’une exposition sur le sujet qui s’ouvrira à la fondation EDF, à Paris, au mois d’octobre. Il nous explique pourquoi et comment cet art éphémère se muséifie depuis une dizaine d’années.

N’y a-t-il pas une contradiction dans la muséification du street art, par nature éphémère et pirate?

Il n’y a pas vraiment de contradiction dans le fait de vouloir conserver, protéger ces œuvres. Certains artistes les considèrent d’ailleurs aujourd’hui comme faisant partie du patrimoine, comme certains bâtiments en béton que l’on veut également détruire. Cette volonté de conservation vient d’ailleurs aussi des propriétaires des murs, notamment lorsqu’il s’agit d’un artiste très connu comme Banksy. Le dessin apporte une plus-value au bâtiment. Bien sûr, des façons de voir et de penser s’affrontent, entre ceux qui jugent que le plafond d’une église baroque mérite plus d’attention qu’un tag sur un mur. Le temps risque de donner raison à ces derniers, le plus souvent plus jeunes.

Comment s’est produit ce glissement?

A son origine, il y a plus de cinquante ans, personne ne portait (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Guy Wildenstein, un marchand d’art devant la justice
Bernard Szajner: «Pas de remplissage, je n’utilise des images que lorsqu’elles ont un vrai sens»
Bernard Szajner, le magicien qui ose
«Eotone», concert aux quatre vents
Festival Scopitone, mise en orbite ludique