IVG, immigration: Bruno Retailleau, un ministre de l'Intérieur aux positions conservatrices
Une nomination qui crispe à gauche. Bruno Retailleau a été nommé ministre de l'Intérieur par Michel Barnier. Plus de deux semaines après sa nomination au poste de Premier ministre, ce dernier a finalement réussi à former un gouvernement, après d'interminables consultations.
"Honoré et fier de servir la France, au sein du gouvernement de Michel Barnier", a posté Bruno Retailleau sur son compte X, anciennement Twitter.
"Les forces de l'ordre, qui risquent leur vie pour la sécurité de nos compatriotes, peuvent compter sur moi: je serai leur premier soutien. Les Français n'attendent qu'une chose des responsables publics: des résultats. Je suis donc là pour agir, avec un seul mot d'ordre: rétablir l'ordre pour assurer la concorde", a-t-il ajouté.
Patron des Républicains au Sénat
Vendéen, le désormais ministre de l'Intérieur est originaire de Saint-Malô-du-Bois, un village situé à quelques kilomètres du Puy du Fou. Il est le patron du puissant groupe Les Républicains au Sénat depuis 2014.
Avant cela, il a une longue carrière politique. Il est en effet conseiller général de Vendée (1988-2015), député (1994-1997), président du conseil général de Vendée (2010-2015), président du conseil régional des Pays de Loire (2016-2017), et actuellement sénateur.
Une nomination surprenante? En juin 2022, sur LCI, l'homme de 63 ans affirmait que son parti, Les Républicains, n'était "pas Macron-compatible."
"On a lutté contre un certain nombre de ses politiques pendant cinq ans et tout d'un coup il y aurait un revirement. Personne n'y comprendrait rien", déclarait celui qui est sénateur depuis 20 ans.
Contre l'inscription de l'IVG dans la Constitution
Bruno Retailleau a commencé sa carrière politique au côté du souverainiste Philippe de Villiers dont il est le suppléant lorsque ce dernier était député.
Si Bruno Retailleau a pris ses distances avec le fondateur du Puy du Fou, leur position est proche sur certains sujets. En 2013, Bruno Retailleau est notamment un des leaders du mouvement de la Manif pour tous qui s'oppose au mariage des couples du même sexe. Il avançait alors "le principe de précaution" au sujet du droit à l'adoption pour les familles monoparentales. Pour défendre ses arguments, il affirmait avoir "des amis homosexuels qui sont contre la loi."
De quoi irriter la gauche, à l'instar d'Olivier Faure. Le patron du Parti socialiste rappelle qu'il "a été de tout temps de tous les combats contre le mariage pour tous, contre l'interdiction des thérapies de conversion ou contre la constitutionnalisation de l'IVG".
Par ailleurs, toujours sur les questions de société, Bruno Retailleau a voté plus récemment contre l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
"Un combat contre l'immigration massive"
Sur l'immigration, le nouveau locataire de la place Beauvau a une position très ferme. Lors des débats sur le projet de loi immigration, porté par son prédécesseur Gérald Darmanin, il affirmait que "l'immigration n'est pas une chance pour la France."
Il ne renie pas non plus l'expression de "Français de papier" qui trouve ses racines dans les milieux nationalistes et de l'extrême droite. "Certains s’offusquent de l’expression 'Français de papier'. Oui, il y a des citoyens français qui ont demandé leur naturalisation et qui disent 'Nique la France' tout en touchant les allocations. Qui peut dire que cela n’existe pas? Stop au déni et à l’hypocrisie", appelait-il sur son compte X lors de la campagne présidentielle en 2022.
Après la mort de Samuel Paty en octobre 2020, il fait le parallèle entre cet attentat et l'immigration. "Un combat contre l'immigration massive, parce que désormais le lien est établi. Il faut donc accueillir moins (...), moins de regroupement familial et plus d'expulsions", appelait-il alors sur France 2.
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau prendra les manettes de Beauvau lundi à 10h30, lors d'une cérémonie de passation de pouvoir aux côtés du sortant, Gérald Darmanin.