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Italie : “nous avons appelé notre veau “séisme” pour se souvenir que la vie continue”

L’envoyée spéciale d’Euronews Raquel Garcia s’est rendue à Illica, près d’Accumoli, l’un des villages les plus proches de l‘épicentre du séisme qui a frappé l’Italie mercredi. Cinq personnes y sont mortes à Illica, des dizaines d’autres ont été blessées. Les victimes sont des habitants, mais aussi leurs proches qui venaient passer l‘été au hameau. La protection civile a installé l’un de ses camps d’hébergement pour les rescapés. Notre envoyée spéciale Raquel Garcia est allée à la rencontre d’une rescapée, Sandra Piccioni. L’agricultrice de 60 ans préfère dormir dans sa voiture, garée dans la cour de sa ferme. “Nous ne pouvons pas quitter la ferme parce nous avons des vaches à traire, de jeunes veaux et des cochons dont il faut s’occuper, explique-t-elle. C’est ici que nous vivons, c’est ici que nous devons rester.” Sandra nous conduit devant sa maison. “C’est l’endroit qui est le plus touché dans la ferme, affirme-t-elle. C’est elle qui a souffert le plus des effets désastreux du séisme.Heureusement, du point de la structure, elle tient toujours debout, elle ne s’est pas effondrée.” Elle se souvient de la nuit où elle a été réveillé par les secousses sismiques. “Pendant la dernière secousse, il y a eu comme un explosion et le rebord de la fenêtre de la chambre est tombé par terre, raconte-t-elle. Nous étions six, nous sommes tous sortis en criant. Mon mari a cherché son fils, il l’a appelé mais heureusement, tous les garçons du village étaient dans la rue, là où ils ont l’habitude de se rassembler. Ils étaient tous là, pour le dernier jour. Mon fils et 10 autre jeunes devaient aller prendre un avion pour Lisbonne à l’aéroport de Rome, pour passer une semaine de vacances là-bas.” A côté, d’autres ont eu moins de chance. Dans la maison Casa Verde, “quatre frères vivaient ensemble. On a entendu yout le monde a crié pendant le séisme… il y a deux morts.” L’agriculture poursuit la visite dans l‘étable, où son mari est en train de traire les vaches. “C’est un travail que l’on ne peut arrêter comme ça. Il faut le faire le matin et la nuit, malgré les soucis. Maintenant je vais vous montrer de quelque chose de magnifique : un veau est né hier. Nous l’avons appelé “séisme” pour garder en mémoire que quoiqu’il arrive, derrière la mort et la destruction, la vie continue inexorablement. Il y a toujours du beau dans les mauvaises choses. C’est peut-être banal, mais il faut prendre les choses comme elles viennent.”