Italie : le dernier recours pour sauver le gouvernement de Giuseppe Conte

Il a préféré rester à Rome plutôt que de faire le voyage au Forum économique mondial à Davos jeudi, prétextant des "affaires gouvernementales urgentes" à gérer. Il faut dire que le scrutin régional qui a lieu aujourd’hui en Émilie-Romagne a de quoi rendre fébrile le Premier ministre italien. Mais pour cet ancien professeur de droit de 55 ans, qui n’avait aucune expérience administrative avant d’accepter le poste de président du Conseil en mai 2018 et d’acquérir contre toute attente une stature politique, c’est aussi une nouvelle occasion de se montrer incontournable.

Le scrutin partiel dans cette riche région du nord du pays, longtemps bastion de la gauche, a en effet une valeur de test. La Ligue et le Parti démocrate (qui gouverne avec le M5S, le Mouvement 5 étoiles) sont au coude‑à-coude. Si la Ligue l’emporte, Matteo Salvini a promis d’aller frapper à la porte du palais Chigi, à Rome, pour demander "l’expulsion" de son locataire. Giuseppe Conte a beau affirmer que le vote d'aujourd'hui n’aura aucune incidence au plan national, la coalition au pouvoir ne tient plus qu’à quatre sièges et le patron du M5S, Luigi Di Maio, très critiqué en interne et anticipant un mauvais score, a dû quitter son poste à la tête de la formation antisystème mercredi. Laissant Giuseppe Conte en première ligne pour sauver la coalition en cas de défaite aux élections.


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