“It’s Pablo-matic” : à Brooklyn, une exposition féministe sur Picasso qui déçoit et irrite

C’était l’une des expositions les plus attendues en cette année de célébration des 50 ans de la disparition de Pablo Picasso. “It’s Pablo-matic. Picasso According to Hannah Gadsby” (“C’est Pablo-matique. Picasso selon Hannah Gadsby”) est finalement l’une des plus décevantes, s’accorde à penser la presse anglo-saxonne. Coorganisée avec l’humoriste Hannah Gadsby, l’exposition du Brooklyn Museum “se garde de toute réflexion pour se vautrer dans les affirmations confortables de la pop culture”, déplore The New York Times.

Dans son spectacle Nanette, diffusé sur Netflix en 2018, Hannah Gadsby se moquait du maître, qui aurait inventé le cubisme après s’être “simplement mis un kaléidoscope sur le pénis”. L’Australienne, qui a étudié l’art à l’université, dénonçait aussi le comportement prédateur de l’homme envers ses jeunes amantes.

De faibles ambitions

Jusqu’au 24 septembre, 50 œuvres de Picasso sont exposées au sein du musée new-yorkais, aux côtés de 49 pièces d’artistes femmes. Quasiment toutes issues des collections du musée, ces dernières “semblent avoir été sélectionnées plus ou moins au hasard”, écrit le critique du New York Times, Jason Farago. Très sévère, il déplore le manque de profondeur dans la scénographie.

“Une exposition qui se soucie vraiment de féminisme et d’avant-garde aurait pu faire appel à Lioubov Popova, Natalia Gontcharova, Nadejda Oudaltsova ou Olga Rozanova : ces remarquables artistes femmes soviétiques qui mettaient la déconstruction de Picasso au service de la révolution politique. Un regard plus sérieux sur la réputation et le génie masculin aurait pu présenter une œuvre d’au moins une cubiste : Alice Bailly peut-être, ou Marie Vassilieff, Alice Halicka, Marie Laurencin, Jeanne Rij-Rousseau, Maria Blanchard voire l’Australienne Anne Dangar.”

Des messages humoristiques d’Hannah Gadsby accompagnent les œuvres présentées, dont certaines ont été prêtées par le musée Picasso de Paris. “Les ambitions sont du niveau du gif mais c’est peut-être le but”, moque Jason Farago.

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