Israël veut censurer Ernest Pignon-Ernest

La vente était prévue le 27 janvier au profit de Reporters sans frontières (RSF) : 36 unes de Libé relookées en 2015 par des artistes. Mais la pièce numéro 27, œuvre d’Ernest Pignon-Ernest, a déplu à l’ambassade d’Israël à Paris, qui a demandé à la maison de ventes Artcurial de la retirer. Figure de l’art urbain, l’artiste de 73 ans est connu pour ses silhouettes dessinées et collées sur les murs. Il s’est emparé de la une du 12 novembre 2004, sur la mort de Yasser Arafat, montrant un simple keffieh avec la manchette «Et maintenant ?» sur laquelle il a dessiné le visage de Marwan Barghouti, un activiste palestinien. En légende : «En 1980, quand j’ai dessiné Mandela, on m’a dit que c’était un terroriste.» Pour l’ambassade d’Israël ce travail s’apparente à un «projet terroriste», Barghouti étant emprisonné en Israël depuis 2002. Invoquant l’état d’urgence, François Tajan, le président délégué d’Artcurial a soutenu la demande de retrait de l’œuvre et l’a répercutée sur Libé et RSF. Devant le refus du journal au nom de la liberté de création, la collaboration avec Artcurial a été interrompue. «Je suis étonné qu’une ambassade étrangère puisse décider de ce que l’on expose ou pas. Et qu’une maison de ventes cède aux pressions», a réagi l’artiste. D’autres solutions pour réaliser cette vente caritative sont à l’étude.

Photo Musa Al-Shaer. AFP



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