Israël, la terre compromise

Les attentats et les agressions poussent les juifs de France à gagner l’Etat hébreu. Mais les difficultés d’adaptation les conduisent souvent à revenir dans l’Hexagone.

Les médias israéliens s’enflamment après l’attaque dont a été victime l’enseignant marseillais et l’annonce de la mort mardi - présentée d’emblée comme un «acte antisémite» - du conseiller municipal de Créteil (Val-de-Marne) Alain Ghozland. Depuis mardi, les émissions et les débats radiotélévisés s’ajoutent donc aux nombreux dossiers publiés par la presse écrite.

Si les commentateurs israéliens louent les efforts de protection des institutions communautaires déployés par le gouvernement de Manuel Valls, ils estiment à peu près tous que la «situation est devenue intenable pour les juifs de France» et posent donc la question subsidiaire : «pourquoi ne sont-ils pas plus nombreux à réaliser leur alyah [«montée», ndlr] vers Israël ?»

Pourtant, les chiffres sont plutôt encourageants pour l’Etat hébreu. Selon le ministère de l’Intégration, 7 900 juifs français se sont installés en Israël en 2015. Sept cents olim de plus qu’en 2014, une année qui passait déjà pour exceptionnelle. «Et ce n’est pas fini», jubile le ministre Zeev Elkin, un faucon du Likoud, le parti de droite au pouvoir, qui prédit «un afflux encore plus important en 2016».

«Rudiments». Parmi ces nouveaux venus, Robert et Chantal Amsalem, deux quadragénaires, se sont installés à Raanana, dans la grande banlieue de Tel-Aviv, avec leurs trois enfants. «Ce qu’il y a de difficile dans l’alyah, c’est la barrière de la langue, les codes que vous ne comprenez pas, le mode de vie différent et nettement plus dur qu’avant, affirme le mari, ancien contrôleur de qualité dans l’agroalimentaire. Bien sûr, les gens nous aident, mais il nous arrive souvent de nous sentir perdus. Les soirs de déprime, mon épouse et moi discutons des attentats de Paris, de l’Hyper Cacher et du Bataclan. Nous avions déjà décidé de partir avant ces événements, mais associés à (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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