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Israël pourrait décider un gel partiel de ses colonies

Israël pourrait imposer un gel très partiel des colonies de peuplement en Cisjordanie pour permettre aux négociations de paix avec les Palestiniens de se poursuivre, selon une source israélienne proche des discussions. /Photo prise le 3 janvier 2014/REUTERS/Ammar Awad

par Lesley Wroughton et Maayan Lubell JERUSALEM (Reuters) - Israël pourrait imposer un gel très partiel des colonies de peuplement en Cisjordanie pour permettre aux négociations de paix avec les Palestiniens de se poursuivre, apprend-on mardi de source israélienne proche des discussions. John Kerry a rencontré mardi Benjamin Netanyahu pour la deuxième fois en moins de 12 heures dans le cadre de ses efforts pour éviter un effondrement des négociations israélo-palestiniennes. Le chef de la diplomatie américaine, qui s'est rendu au Proche-Orient plus de dix fois en un peu plus d'un an, a aussi rencontré le négociateur palestinien Saëb Erekat mardi avant de repartir pour Bruxelles. En échange de cette concession, Israël obtiendrait la libération d'un espion israélien, Jonathan Pollard, emprisonné aux Etats-Unis. Plusieurs centaines de Palestiniens détenus en Israël seraient également libérés. De leur côté, les Palestiniens accepteraient de poursuivre jusqu'en 2015 les négociations de paix qui devaient théoriquement prendre fin le 29 avril. Israël avait déjà décidé un gel partiel des colonies de peuplement juif dans les territoires palestiniens en 2009 dans le but de relancer les négociations. Les Palestiniens étaient revenus à la table des négociations en 2010 mais les discussions avaient capoté quelques semaines plus tard, quand le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait refusé de prolonger le moratoire au delà des dix mois prévus. "Le (nouveau) gel des implantions ne comprend pas Jérusalem-Est, la construction privée ni les bâtiments publics", précise la source israélienne. DES FEMMES ET DES MINEURS Selon une autre personne impliquée dans les négociations, le gouvernement israélien "adoptera une politique de retenue en ce qui concerne les appels d'offres publics pour la construction" en Cisjordanie. John Kerry, qui est reparti à Bruxelles pour une réunion ministérielle de l'Otan consacrée à l'Ukraine et à l'Afghanistan après son entretien avec Benjamin Netanyahu, retournera mercredi au Proche-Orient pour y rencontrer le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie, a indiqué la porte-parole du département d'Etat, Jen Psaki. Relancées en juillet sous les auspices des Etats-Unis, les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens ont paru au bord de la rupture ce week-end quand l'Etat hébreu n'a pas procédé à une libération prévue de prisonniers palestiniens. L'accord en cours de négociation prévoit l'élargissement par Israël d'un quatrième et dernier groupe de détenus palestiniens figurant sur une liste de 104 personnes que l'Etat juif avait promis de libérer dans le cadre de l'accord qui avait débouché sur la reprise de pourparlers il y a huit mois. Dans ce dernier groupe de détenus figurent 14 Arabes israéliens. Les Arabes représentent 20% de la population israélienne. En outre, Israël libèrerait 400 autres prisonniers, dont des femmes et des mineurs, qui n'ont pas été condamnés pour le meurtre d'Israéliens et qui ont presque terminé de purger leur peine. Selon des sources proches des discussions, Jonathan Pollard, qui est âgé de 59 ans, serait quant à lui libéré avant la Pâque juive qui commence dans deux semaines. (Bertrand Boucey et Danielle Rouquié pour le service français, édité par Tangi Salaün)