Israël: ces migrants africains dont personne ne veut

15 décembre. Des migrants africains se rendent à Jérusalem après avoir quitté le centre de détention dans le désert du Néguev en Israël. Ils protestent contre une nouvelle loi qui leur impose, s'ils ne veulent pas retourner dans leur pays d'origine, de rester dans des établissements fermés la nuit, sans possibilité de rechercher du travail.

La Cour suprême a ordonné la libération de 1 178 migrants détenus depuis plus d’un an. Ils ont été lâchés dans la nature, sans savoir où aller. Certaines villes leur interdisent l'entrée. Des habitants demandent leur expulsion.

«Ça te plairait, toi, qu’un Noir vienne chier tous les matins devant ta porte ?» Avec sa voix éraillée de grosse fumeuse, son langage cru et son poitrail d’haltérophile soviétique gonflé aux hormones, Orna Zakaï, 59 ans, a ce qu’il faut pour défendre sa cause. A savoir, «l’expulsion immédiate» des dizaines de milliers de migrants sub-sahariens (Erythréens, Soudanais) installés depuis une dizaine d’années dans les quartiers Sud de Tel-Aviv. Dans la zone la plus pauvre de la ville, où les habitants, telle Orna Zakaï, les accusent «d’apporter des maladies et de violer les filles dans la rue».

Officiellement, quelque 35 000 migrants et demandeurs d’asile originaires d’Afrique sont entrés illégalement en Israël depuis le début des années 2000. Mais l’ONU cite le chiffre de 53 000 et les ONG de défense des droits humains estiment qu’ils sont au moins le double.

Camp de détention

La plupart ont pénétré en Israël en passant par le désert du Sinaï, jusqu’à ce que le gouvernement de Benyamin Nétanyahou autorise, en 2012, la construction d’une «barrière de sécurité» de 240 kilomètres le long de la frontière avec l’Egypte. Depuis, le flux de clandestins a dégringolé de plusieurs milliers par an à 71 en 2014. Mais ceux qui se trouvent déjà sur place refusent de s’en aller et le gouvernement ne sait qu’en faire.

Après en avoir enfermé quelques centaines dans une prison «classique», il a ordonné la construction, dans le désert du Néguev, du camp de détention de Holot, susceptible de contenir 3 000 personnes. Or, en septembre 2014, la Cour suprême a ordonné la fermeture immédiate de ce camp ainsi que l’abolition de la loi anti-infiltration qui autorisait l’Etat à y enfermer les migrants durant un an sans jugement. Dans la foulée, Holot s’est transformé en (...)

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