Israël : qu'est ce que le "Dôme de fer", système de défense anti-missiles ?
Visé ce mardi par des tirs de roquettes en provenance de l'Iran, l'état hébreu est protégé par un important dispositif de repérage et d'interception.
Un bouclier anti-aérien qui a fait ses preuves. Ces derniers jours, l'escalade militaire au Proche Orient a pris des proportions de plus en plus inquiétantes, avec les attaques menées par l'armée israélienne au Liban, puis la riposte de l'Iran, qui aurait tiré entre 180 et 200 missiles sur le territoire de l'état hébreu ce mardi 1er octobre.
Si ces dernières attaques ont fait, selon plusieurs sources, un mort et deux blessés légers, le bilan humain aurait pu être beaucoup plus lourd. Israël a en effet pu compter sur son dispositif de défense anti-missiles très développé, notamment symbolisé par le célèbre "Dôme de fer" (Iron Dome).
Dispositif de haute technologie
Comme l'expliquait en 2010 un article du Figaro, ce "Dôme de fer" a pour vocation d'"intercepter et détruire en vol les roquettes tirées à partir de la bande de Gaza et du sud du Liban". Pour ce faire, l'entreprise publique d'armement Rafael a conçu un dispositif de haute technologie, reposant sur de lourdes infrastructures.
Ainsi, comme le décrit le site spécialisé Zone militaire, "une batterie Iron Dome se compose d’un radar de détection et de suivi, d’un système de contrôle et de gestion de combat ainsi que de trois lanceurs dotés chacun de 20 missiles intercepteurs de type 'Tamir', capables de détruire un projectile à une distance comprise entre 4 et 70 km".
Un système capable de "choisir sa cible"
D'après Le Figaro, l'un des atouts principaux du "Dôme de fer" est son "radar perfectionné", qui lui permet "de choisir sa cible et de viser uniquement les roquettes se dirigeant vers des zones habitées ou des installations 'stratégiques' telles des centrales électriques ou des raffineries". Lorsque l'analyse de la trajectoire d'un missile révèle qu'il va atteindre une zone désertique, celui-ci n'est pas détruit.
Par ailleurs, comme le signale Eytan Eshel, ancien responsable des projets de recherches et de développement du ministère de la Défense, cité par le quotidien conservateur, "le système est mobile et peut être déplacé facilement d'un front à l'autre". Après plusieurs années de tests, une première batterie de ce type a ainsi été installée en 2011 dans la région de Bersheeva, à 40 km de la bande de Gaza.
Son taux de réussite avoisine 90%
Depuis, le dispositif a largement prouvé son efficacité. La Voix du Nord affirmait ainsi en 2021 que le "Dôme de fer" avait "intercepté des milliers de roquettes palestiniennes en provenance de l’enclave de Gaza", en un peu plus d'une dizaine d'années. Selon Zone militaire, son taux de réussite est "compris entre 75 et 90%". S'appuyant sur une enquête du journal israélien Haaretz, Le Monde évoque de son côté une proportion de 90% de missiles éliminés par le système.
VIDEO: Dozens of rockets fired from Gaza are intercepted by Israel's Iron Dome air defense system over the Tel Aviv metropolitan area. pic.twitter.com/DbKUkpCp6u
— Avi Mayer אבי מאיר (@AviMayer) May 11, 2021
🔴 Interception au dessus de l’aéroport de Ben Gurion par la dôme de fer des roquettes tirées en direction de Tel Aviv. pic.twitter.com/xCFk8PLuzh
— air plus news (@airplusnews) May 11, 2021
Rapidement devenu une composante majeure de l'arsenal militaire israélien, le "Dôme de fer" a ensuite été renforcé par Tsahal. D'après Le Monde, pas moins de six batteries de tir liées au dispositif ont ainsi été installées dans différentes zones du territoire israélien entre 2011 et 2017. Une version navale de ce système de défense anti-aérienne a par ailleurs été déployée en 2017.
Un coût faramineux
Comme tout système de haute technologie, particulièrement dans le domaine militaire, le "Dôme de fer" a évidemment un coût faramineux. Dans l'article publié en 2018, Le Monde estimait ainsi que "chaque batterie de tir coûte 500 000 dollars (environ 451 000 euros, ndlr) et chaque missile 60 000 dollars (environ 54 000 euros, ndlr)". À peine plus prudente, La Voix du Nord estime pour sa part qu'un missile anti-aérien envoyé par ce dispositif "revient à environ 50 000 dollars" pièce, soit environ 45 000 euros.
L'état hébreu n'a en tout cas pas regardé à la dépense pour se doter du "Dôme de fer" et pour le pérenniser. D'après Le Monde, Israël aurait "investi un milliard de dollars dans le développement et la production de ces batteries de tir" et aurait par ailleurs bénéficié de l'aide financière des États-Unis pour mener à bien ce projet.
Deux autres boucliers anti-aérien pour les missiles de plus longue portée
Il faut par ailleurs signaler que le "Dôme de fer" ne constitue en soi qu'une partie du bouclier anti-aérien protégeant actuellement le territoire israélien. Comme expliqué plus haut, ce dispositif peut en effet seulement atteindre les missiles de courte portée (entre 4 et 70 km). L'état hébreu dispose cependant de deux autres systèmes de défenses pour les projectiles de plus longue portée.
Depuis 2017, Israël peut ainsi s'appuyer sur un dispositif intermédiaire, baptisé "Fronde de David" et permettant d'annihiler notamment les projectiles d'une portée comprise entre 70 et 250 km. Le troisième dispositif anti-aérien, "Arrow", est le plus ancien, puisqu'il est opérationnel depuis 2000. Il concerne les missiles de très longue portée (plus de 250 km) et s'appuie notamment sur des infrastructures aériennes. Compte tenu de la distance entre Israël et l'Iran, il est d'ailleurs très probable que ce dernier système soit celui qui ait été utilisé mardi soir contre les missiles iraniens.