Israël : c'est quoi "Trump Heights", cette colonie en hommage à Donald Trump dans le plateau du Golan ?

Inaugurée il y a 5 ans sur le Golan, cette colonie sur le plateau du Golan syrien espère voir sa population augmenter dans les années à venir.

A vehicle waits behind the gate to exit, at the entrance of the Jewish settlement of
Un véhicule attend derrière la barrière pour sortir, à l’entrée de la colonie juive de "Ramat Trump" (Trump Heights) sur le plateau du Golan annexé par Israël, le 17 décembre 2024. (Photo by Jalaa MAREY / AFP)

Inaugurée en 2019, la colonie israélienne "Trump Heights" ("hauteurs de Trump") doit son nom à un geste diplomatique unique : la reconnaissance par Donald Trump de l'annexion israélienne des deux tiers du plateau du Golan syrien.

Cette décision a fait des États-Unis le seul pays à approuver l'annexion, qui remonte officiellement à 1981 mais est contestée par la communauté internationale. À l’entrée de cette colonie, les drapeaux israélien et américain flottent côte à côte, symbolisant cet hommage appuyé.

Actuellement habitée par 26 familles, Trump Heights connaît une expansion ambitieuse, explique l'AFP. Yarden Freimann, le dirigeant de la colonie, prévoit un doublement de la population d’ici un an et jusqu’à 99 familles dans trois ans grâce à la construction de nouvelles maisons. Ce développement est rendu possible par une récente décision du gouvernement israélien d’investir 40 millions de shekels (environ 10,6 millions d’euros) dans l’aménagement du Golan.

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Ces investissements interviennent dans un contexte de tensions régionales accrues, notamment après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et les menaces persistantes du Hezbollah libanais. Yaakov Selavan, chef adjoint du conseil régional du plateau du Golan, justifie cette initiative en déclarant : "Nous ne sommes pas là uniquement pour la vue", comme le rapporte un article du Parisien. Selon lui, la présence de civils dans cette région frontalière nord-est est essentielle pour renforcer la sécurité d’Israël.

Le plateau du Golan, conquis par Israël sur la Syrie lors de la guerre israélo-arabe de 1967, reste un territoire contesté. L’annexion des deux tiers par Israël en 1981 n’a jamais été reconnue par les Nations unies, qui continuent de considérer la zone comme syrienne.

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Cependant, la guerre civile syrienne et la récente chute de Bachar al-Assad ont alimenté les préoccupations sécuritaires d’Israël, justifiant pour ses dirigeants une consolidation de leur contrôle sur le plateau.

Malgré les enjeux géopolitiques, Trump Heights incarne aussi un effort de développement communautaire. Les habitants locaux saluent les nouveaux financements, estimant qu’ils renforcent non seulement la sécurité, mais aussi les infrastructures locales. "Nous sommes très heureux que le gouvernement comprenne l’importance du Golan", déclare Yaakov Selavan.

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Pour ses partisans, Trump Heights est un symbole d’unité entre Israël et les États-Unis. Mais pour ses détracteurs, elle représente un acte unilatéral de colonisation dans une région déjà marquée par des décennies de conflits. Ce projet reste un enjeu clé dans les débats sur le futur du plateau du Golan et ses populations.