Israël va poursuivre ses opérations en Syrie, dit Netanyahu

Benjamin Netanyahu a prévenu dimanche qu'Israël allait continuer à mener des raids aériens en Syrie malgré la perte d'un F-16 abattu par un missile syrien samedi, une première depuis 36 ans pour l'aviation israélienne. /Photo prise le 11 février 2018/REUTERS/Ronen Zvulun

JERUSALEM (Reuters) - Benjamin Netanyahu a prévenu dimanche qu'Israël allait continuer à mener des raids aériens en Syrie malgré la perte d'un F-16 abattu par un missile syrien samedi, une première depuis 36 ans pour l'aviation israélienne.

Israël a immédiatement répondu à la destruction de son F-16, dont les deux pilotes ont pu s'éjecter au-dessus du territoire israélien et sont sérieusement blessés, en bombardant samedi 12 positions de l'armée syrienne et de ses alliés pro-iraniens, dont des systèmes de défense antiaérienne.

Les deux pays ont cependant dit vouloir éviter une escalade militaire et le calme était revenu dimanche dans la région frontalière.

S'exprimant dimanche en conseil des ministres, Benjamin Netanyahu a néanmoins assuré que son pays n'entendait pas changer de stratégie en Syrie, où Israël dit vouloir empêcher une implantation durable de l'Iran et les livraisons d'armes sophistiquées au Hezbollah libanais, allié du président syrien Bachar al Assad et de Téhéran.

"Hier, nous avons infligé des coups sévères aux forces iraniennes et syriennes. Nous avons montré très clairement à tout le monde que notre mode opératoire n'avait pas changé d'un iota", a dit le Premier ministre.

Contestant l'idée du "revers stratégique" infligé à Tsahal, le chef de l'armée de l'air israélienne, le général Amnon Ein Dar, a déclaré à la radio de l'armée que les bombardements de représailles avaient constitué "l'attaque de plus grande envergure contre les systèmes de défense syriens depuis (l'opération) Paix en Galilée", en 1982.

L'aviation israélienne n'avait plus perdu un appareil depuis ce conflit ayant pour enjeu le contrôle des hauteurs du plateau du Golan.

A Damas, le journal pro-gouvernemental Al Watan écrivait dimanche que la destruction du F-16 avait "détruit le mythe de la supériorité aérienne israélienne dans la région".

Le Hezbollah avait pour sa part estimé dès samedi que la perte de l'avion ouvrait une "nouvelle phase stratégique" qui limiterait à l'avenir l'activité de la chasse israélienne dans le ciel syrien.

Le président russe Vladimir Poutine, dont le pays fournit à la Syrie ses systèmes de défense antiaérienne et dispose de forces importantes sur le terrain, s'est entretenu samedi au téléphone avec Benjamin Netanyahu et lui a demandé d'éviter toute escalade du conflit.

Les observateurs s'attendent cependant à ce que l'aviation israélienne continue à mener des frappes en Syrie pour démontrer que sa capacité de dissuasion est intacte.

(Jeffrey Heller, avec Lisa Barrington à BeyrouthTangi Salaün pour le service français)