Israël recrute des demandeurs d’asile africains pour ses opérations à Gaza, selon “Ha’Aretz”

“Les institutions de la défense en Israël proposent à des demandeurs d’asile africains qui contribuent à l’effort de guerre à Gaza une aide à l’obtention de la résidence permanente en Israël”, révèle Ha’Aretz. Le quotidien israélien de gauche s’appuie sur des documents internes et des sources citées sous le couvert de l’anonymat.

Près de 30 000 demandeurs d’asile originaires d’Afrique vivraient actuellement en Israël – dont 3 500 Soudanais, dont le pays est en proie à un violent conflit interne. Trois demandeurs d’asile sont mortslors des attaques du 7 octobre menées par le Hamas, rappelle le journal.

“Des responsables de la défense ont compris qu’ils pouvaient avoir besoin de l’aide des demandeurs d’asile et les inciter en exploitant leur souhait d’obtenir la résidence permanente en Israël. […] Les dimensions éthiques n’ont pas été envisagées”, continue Ha’Aretz.

Aucun document délivré

Pour illustrer la procédure de recrutement, le journal retrace l’expérience d’un homme désigné par la lettre “A.”. Durant “l’un des premiers mois de la guerre”, celui qui dispose d’un statut de réfugié temporaire reçoit un appel d’un homme se présentant comme un policier lui demandant, sans explications, de se rendre sur un site des forces de sécurité. Sur place, il rencontre ce qu’il définit comme des “hommes liés à la sécurité”. A. raconte à Ha’Aretz :

“Ils m’ont dit qu’ils cherchaient des personnes particulières pour s’engager dans l’armée. Ils m’ont dit que cette guerre était une question de vie ou de mort pour Israël.”

D’autres prises de contact s’ensuivront, dont une où on lui aurait proposé 1 000 shekels (environ 240 euros) en liquide pour couvrir les jours de travail qu’il a perdus à cause de ces entretiens. Finalement, A. déclinera l’offre d’engagement.

Contrairement à A., d’autres demandeurs d’asile se sont engagés avec Tsahal et ont participé à des opérations militaires dans la bande de Gaza, dont la nature précise n’est pas détaillée par Ha’Aretz. Et le quotidien de préciser que, “à ce jour, aucun demandeur d’asile ayant contribué à l’effort de guerre n’a obtenu de papiers”.

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