Israël: une opération armée dans le Nord cherche à «affaiblir un maximum les capacités militaires du Hezbollah»
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé mardi 17 septembre que le retour des habitants qui avaient fui le nord d'Israël en raison des tirs du Hezbollah libanais, était désormais un « des buts de guerre ». Quelques heures avant, le ministre de la Défense Yoav Gallant jugeait que « l’action militaire était le seul moyen » de garantir ce retour. Analyse de Pierre Razoux, directeur académique de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques (FMES), auteur de Tsahal, nouvelle histoire de l’armée israélienne (éditions Perrin).
RFI : Comment analyser ces annonces ?
Pierre Razoux : Ces annonces illustrent la lutte d'influence au sein du gouvernement israélien. D’un côté, il y a une faction extrémiste emmenée par les faucons, le Premier ministre Benyamin Netanyahu, mais surtout les ministres Ben Gvir et Smotrich qui veulent se concentrer sur Gaza et la Cisjordanie. Car pour eux, ce qui compte, c'est l'expulsion d'un maximum de Palestiniens et la récupération d'un maximum de territoire pour Israël, ainsi que l’éradication du Hamas et du Jihad islamique. Puis de l'autre côté, l'appareil sécuritaire, les pragmatiques, les réalistes. Ceux qui savent qu’ils seront comptables de la sécurité des Israéliens. Ils voient bien qu’il va falloir, de leur point de vue, affaiblir au maximum le Hezbollah.