En Israël, ces ministres de Benjamin Netanyahu évoquent ouvertement la colonisation de Gaza
PROCHE-ORIENT - En 2005, Israël s’était retiré de la bande de Gaza, détruisant les colonies sur place et délogeant environ 8 000 Israéliens qui y vivaient. Près de vingt ans plus tard, alors que l’État hébreu poursuit ses bombardements à Gaza, des ministres israéliens évoquent ouvertement de reconstruire des colonies dans l’enclave palestinienne.
Le ministre d’extrême droite de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, était lundi 21 octobre l’un des orateurs d’un rassemblement pour « préparer le retour » à Gaza, à l’appel d’élus du Likoud, le parti de Benjamin Netanyahu, ainsi que de partis et d’organisations soutenant la colonisation. Celui-ci s’est déroulé sur un terrain vague, à quelques centaines de mètres seulement de la frontière avec la bande de Gaza, à l’occasion de la fête juive de Souccot.
« La Terre d’Israël est à nous », a ainsi clamé Itamar Ben Gvi à la tribune, devant de nombreux participants portant des autocollants sur lesquels était écrit « Gaza est à nous pour l’éternité ». « La vérité est que la solution la plus morale, pas forcément la plus correcte, c’est de leur dire : “nous vous donnons l’opportunité de partir d’ici, d’aller vers d’autres pays. C’est la terre d’Israël” », a lancé le ministre, comme le rapporte Le Figaro.
Israeli Security Minister Itamar Ben Gvir and Finance Minister Bezalel Smotrich said that Gaza is the "land of Israel" at a conference on Monday, calling for new settlements. pic.twitter.com/FbU3zSQ4hz
— Middle East Eye (@MiddleEastEye) October 22, 2024
Benjamin Netanyahu contre la colonisation
La ministre de l’Égalité sociale et de la promotion des femmes, May Golan, a aussi pris la parole devant un public où étaient présentes beaucoup de familles : « nous les frapperons là où ça fait mal. Quiconque utilise son terrain pour planifier un nouvel Holocauste recevra de nous, avec l’aide de Dieu, une autre Nakba [catastrophe, ndlr] dont il racontera le récit à ses enfants et petits-enfants pendant les 50 prochaines années ».
Le député du parti Sionisme religieux, Tzvi Souccot, a lui affirmé à l’AFP que « revenir » à Gaza signifie « faire payer au Hamas un prix idéologique fort pour la guerre qu’ils ont déclenchée contre nous ». « Ils doivent comprendre que dans cette guerre, ils vont aussi perdre la bande de Gaza », ajoute l’élu.
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre du Développement du Néguev et de la Galilée Yitzhak Wasserlauf étaient aussi présents lors de ce rassemblement.
Le retour éventuel d’une présence civile juive à Gaza, un territoire où vivent 2,4 millions de Palestiniens, a déjà été rejeté plusieurs fois par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, celui-ci le qualifiant de « pas sur la table » ou d’« irréaliste », rappelle le journal israélien Haaretz.
Bloqués par un barrage policier, une dizaine de contre-manifestants protestaient au loin lundi contre la tenue du rassemblement. Parmi eux, Ayala Metzger, une des figures de la contestation anti-gouvernement et dont les beaux-parents sont otages à Gaza, a affirmé que les discours en faveur de la colonisation de Gaza « font reculer les chances de libérer » les 97 otages qui y sont encore détenus.
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