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En Israël, Macron appelle à la vigilance face à l'antisémitisme

EN ISRAËL, MACRON APPELLE À LA VIGILANCE FACE À L'ANTISÉMITISME

par John Irish

JÉRUSALEM (Reuters) - Quelques heures avant la cérémonie marquant le 75e anniversaire de la libération du camp nazi d'Auschwitz, Emmanuel Macron a mis en garde jeudi contre le retour du "relativisme" et du "mensonge" et assuré que sa détermination serait "totale" dans la lutte contre l'antisémitisme en France.

"J'ai tenu à être ici, à Jérusalem, pour répondre à l'appel de Yad Vashem (le mémorial de la Shoah-NDLR), à l'injonction du plus jamais ça", a déclaré le chef de l'Etat français devant la communauté française présente en Israël. "C'est un moment extrêmement important, c'est l'engagement collectif de la communauté internationale de ne pas oublier".

"Le relativisme et le mensonge n'ont pas quitté ce monde" et c'est "un combat qui n'est jamais gagné", a-t-il poursuivi. A l'heure où l'antisémitisme et son "cortège d'intolérances et de haines" reviennent en France et dans d'autres pays, "ma détermination à agir en la matière est totale".

"La France n'aura pas ce visage", a-t-il assuré. "Il nous faut le combattre avec force en luttant contre toutes les violences et les amalgames, les profanations de cimetières, de mémoriaux, les croix gammées, les insultes antisémites assénées par des foules aveugles, les violences sous toutes leurs formes".

La France, qui compte la plus grande communauté juive d'Europe (550.000 personnes), a vu les actes antisémites commis sur son territoire augmenter de 74% en 2018, passant de 311 à 541. Le dernier en date remonte à début décembre lorsqu'une centaine de tombes juives ont été profanées dans un cimetière du Bas-Rhin.

Ces faits suscitent l'inquiétude des Français de confession ou de culture juive dont un tiers (34%) disent se sentir régulièrement menacés en raison de leur appartenance religieuse, selon une étude Ifop pour Fondapol et commandée par l'American Jewish Committee (AJC) publiée mardi.

Passée sous silence dans la période de l’après-guerre, la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des Juifs a été reconnue en 1995 par le président Jacques Chirac, puis réaffirmée par ses successeurs, de François Hollande à Nicolas Sarkozy en passant par Emmanuel Macron.

Ce dernier a annoncé en décembre dernier l'élargissement de la définition de l'antisémitisme à l'antisionisme et la dissolution de plusieurs groupes racistes ou antisémites, à l'image entre autres de Combat 18, un groupuscule néo-nazi dont l'Allemagne a annoncé ce jeudi l'interdiction sur son sol.

(Avec Marine Pennetier à Paris, édité par Jean-Philippe Lefief)