Israël-Liban : Tel-Aviv dit avoir tué un responsable du Hezbollah libanais, et ne compte pas s’arrêter là

Israël continue de frapper le Liban, pour neutraliser des cibles du Hezbollah, provoquant des dégats énormes sur la population, obligée de fuir le front avec Israël.
RABIH DAHER / AFP Israël continue de frapper le Liban, pour neutraliser des cibles du Hezbollah, provoquant des dégats énormes sur la population, obligée de fuir le front avec Israël.

INTERNATIONAL - Fuite en avant. Jusqu’à la semaine dernière, les tensions entre Israël et le Liban se traduisaient par des échanges de tirs limités dans les zones frontalières, entre le Hezbollah allié du Hamas et l’armée régulière de Tel-Aviv. Sauf que les frappes israéliennes contre le mouvement islamiste ont pris une nouvelle ampleur ces derniers jours.

Israël-Liban : pourquoi l’État hébreu concentre ses frappes contre le Hezbollah sur le front au Sud-Liban

Ce mardi 24 septembre, les bombardements massifs sur le Liban ne semblent toujours pas apaiser Israël dans ses frappes effrénées sur Beyrouth et le sud du Liban. Cela alors même qu’une attaque sur le sud de la capitale libanaise ce mardi a permis à l’armée israélienne d’« éliminer » un haut responsable du Hezbollah, comme elle l’a affirmé.

Dans un communiqué, l’armée de l’État hébreu indique que « des avions de chasse de l’armée de l’air ont éliminé mardi à Beyrouth Ibrahim Mohammed Kobeissi, le commandant du système de missiles et de roquettes de l’organisation terroriste Hezbollah ». D’autres officiers supérieurs de la division des roquettes et missiles du Hezbollah se trouvaient aussi dans l’appartement ciblé par l’armée israélienne, selon la communication de Tsahal.

Plus tard ce mardi, le Hezbollah a confirmé la mort du « commandant Ibrahim Mohammed Kobeissi », qui est « tombé en martyr sur la route de Jérusalem », expression que le mouvement utilise pour désigner les combattants tués par des tirs israéliens.

« Le Hezbollah ne doit pas avoir de répit, nous allons accélérer les opérations offensives aujourd’hui », avait indiqué dans la journée le chef d’État-major israélien Herzi Halevi, cité par The Guardian.

« Guerre contre le Hezbollah »

Un message que répètent désormais en boucle les plus hautes autorités israéliennes, bien décidées à porter un coup fatal au Hezbollah, quelques jours seulement après les attaques contre les bipeurs et talkies-walkies du Hezbollah. Des opérations surprises, attribuées par le Hezbollah à Israël et à ses services secrets, sans que ces derniers ne confirment (ou ne nient) ces accusations.

Dans une allocution prononcée ce mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré dans la même veine qu’Israël ne comptait pas s’arrête là. « Nous continuerons à frapper le Hezbollah. Et je dis au peuple libanais : notre guerre n’est pas contre vous, notre guerre est contre le Hezbollah », a déclaré Benjamin Netanyahu dans une vidéo diffusée par ses services.

Dans le même temps, l’armée israélienne a pour sa part annoncé une nouvelle vague de frappes « massives » sur des « cibles terroristes » du Hezbollah.

Nouvel appel au cessez-le-feu

Alors que ces affrontements de plus en plus intenses entre Israël et le Hezbollah inquiètent plus que jamais la communauté internationale tout en provoquant des pertes importantes chez les civils libanais, le président américain Joe Biden, principal allié d’Israël dans ce conflit, a décidé mettre en garde contre une « guerre généralisée » au Liban, estimant qu’il était « temps de finaliser maintenant » un accord de cessez-le-feu à Gaza.

Une déclaration du chef d’État américain tenue lors de son allocution aux Nations unies, à New York. « Même avec l’escalade de la situation, une solution diplomatique est toujours possible », a prôné Joe Biden.

« En fait, cela reste la seule voie possible vers une sécurité durable permettant aux habitants des deux pays de rentrer en toute sécurité chez eux à la frontière », a poursuivi le président américain, qui cédera sa place à la Maison blanche au terme de l’élection présidentielle de novembre. « Et c’est ce pour quoi nous travaillons sans relâche », a-t-il ajouté.

En marge de ces déclarations, l’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon a affirmé que son pays n’avait « aucun désir » d’envahir au sol le Liban. « Mais, » a prévenu l’ambassadeur, « nous sommes résolus à protéger les civils d’Israël » après la fuite de 90 000 de ses concitoyens du nord d’Israël, par crainte d’une guerre avec le Liban.

Un embrasement du Proche-Orient est d’autant plus redouté que le président iranien, Massoud Pezeshkian, a affirmé mardi que le Liban ne pouvait « pas rester seul » face à Israël, après les bombardements israéliens qui ont fait près de 560 morts et plus de 1 800 blessés lundi au Liban. Des mots qui laissent craindre une nouvelle expansion du conflit avec l’entrée en guerre de pays voisins et alliés du Hezbollah contre Israël.

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