Israël-Liban: ce que l'on sait de "l'attaque d'ampleur" du Hezbollah et de la réplique israélienne

Un début de journée sous haute tension. Le Hezbollah libanais a annoncé aux premières heures du dimanche 25 août avoir lancé des centaines de drones et roquettes contre des objectifs militaires en Israël en riposte à l'assassinat d'un de ses chefs. Pour sa part, l'armée israélienne affirme avoir mené des frappes préventives au Liban pour empêcher une "attaque d'envergure."

• "Attaque d'envergure"

Armé et financé par l'Iran, ennemi juré d'Israël, le Hezbollah a menacé Israël, voisin du Liban, d'une riposte après la mort d'un de ses chefs militaires Fouad Chokr, tué le 30 juillet dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth.

Le Hezbollah ainsi que l'Iran et le Hamas palestinien - engagé dans une guerre contre Israël à Gaza depuis plus de dix mois - ont menacé aussi de répondre à l'assassinat imputé à Israël de l'ex-chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, à Téhéran le 31 juillet.

Dans un communiqué envoyé depuis Beyrouth, le Hezbollah a indiqué avoir lancé "une attaque aérienne à l'aide d'un grand nombre de drones" sur le territoire israélien. Il a ajouté avoir tiré "plus de 320" roquettes Katioucha sur 11 bases militaires en Israël et sur le plateau du Golan syrien occupé par Israël.

Le Hezbollah a ensuite dit que son attaque était "terminée" pour dimanche et qu'elle s'était "achevée avec succès". Le groupe paramilitaire a également démenti "les allégations" d'Israël qui a affirmé avoir déjoué une attaque de grande ampleur.

L'attaque visait les "casernes et positions israéliennes afin de faciliter le passage des drones d'attaques" vers le territoire israélien "en profondeur", selon le mouvement, qui exerce une influence prépondérante au Liban.

• Réplique d'Israël

Affirmant pour sa part avoir mené des attaques préventives au Liban, l'armée israélienne a dit qu'"une centaine" de ses avions avaient détruit "des milliers de rampes de lancement de roquettes" du mouvement libanais.

L'opération a été déclenchée pour "éliminer les menaces visant les citoyens israéliens", a précisé l'armée. Elle a indiqué sur X que le Hezbollah avait tiré "plus de 150 projectiles depuis le Liban vers Israël". Dans l'immédiat, les autorités israéliennes n'ont pas fait état de positions militaires touchées.

Benjamin Netanyahu a juré de "tout faire" pour la "sécurité" des habitants du nord du pays, frontalier du sud du Liban, secteur ciblé principalement par des tirs du Hezbollah.

En marge d'une réunion du cabinet de sécurité organisée tôt ce dimanche, le ministre de la Défense Yoav Gallant a décrété l'état d'urgence sur le territoire d'Israël pour 48 heures à partir de 6h, horaire local.

Selon la chaîne de télévision Al-Manar du Hezbollah, les raids israéliens ont visé les forêts de Kounin Rashf, Al-Tayri, Beit Yahoun, Al-Khardali, Zawtar, Iqlim Al-Tuffah et Al-Rayhan dans le sud du Liban. Le ministère de la Santé libanais a fait état d'au moins trois morts.

Depuis octobre, les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait plus de 600 morts au Liban, principalement des combattants du mouvement chiite mais également au moins 131 civils, selon un décompte de l'AFP. En Israël et sur le plateau du Golan syrien occupé, 23 militaires et 26 civils ont péri dans ces violences, selon les autorités israéliennes.

• Moment charnière

Alors que le président américain Joe Biden suit "attentivement les événements", un porte-parole du Pentagone a affirmé que les Etats-Unis étaient "prêts à soutenir" la défense d'Israël, leur allié.

En parallèle, une nouvelle session de discussions a été lancée jeudi dans la capitale égyptienne afin d'obtenir une trêve entre Israël et le Hamas en présence des chefs du renseignement extérieur et intérieur israéliens, David Barnea et Ronen Bar, du directeur de la CIA, William Burns, du coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, ainsi que des chefs du renseignement égyptien et qatari.

Une délégation du Hamas, qui s'est rendue au Caire, ne participera pas aux discussions, mais devait rencontrer samedi soir des responsables égyptiens, a indiqué un cadre du mouvement islamiste.

Depuis des mois, les médiateurs -Qatar, Egypte, Etats-Unis- tentent de convaincre le Hamas et Israël d'arrêter les hostilités qui durent depuis plus de 10 mois, mais sans succès jusque-là.

Une source égyptienne proche des négociations au Caire a affirmé que la journée de dimanche serait "une étape charnière", après que Washington a évoqué des "progrès".

Article original publié sur BFMTV.com