Israël-Liban : Ces déclarations sèment le trouble sur les incursions revendiquées par Tsahal dans le Sud Liban
PROCHE-ORIENT - Il y a eu ce communiqué publié au milieu de la nuit par l’armée israélienne. Elle indiquait que des troupes au sol avaient traversé la frontière avec le Liban pour combattre le Hezbollah. Cette incursion en territoire libanais qualifié d’« opérations terrestres limitées, localisées et ciblées » par Tsahal faisait suite à des jours d’intenses bombardements. Elle a été appuyée par des frappes de l’aviation et de l’artillerie.
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Mais quelques heures plus tard, ce mardi 1er octobre, trois sources différentes ont semé le trouble sur la présence israélienne de l’autre côté de sa frontière.
C’est d’abord, la Finul (la force des nations unies au Liban) qui a pris la parole. « Il n’y a pas d’incursion terrestre pour le moment », a indiqué à l’AFP Andrea Tenenti, porte-parole de cette force déployée le long de la Ligne bleue qui marque la frontière entre Israël et le Liban.
Puis c’est le Hezbollah, groupe terroriste chiite visé par cette incursion qui a démenti une présence israélienne. « Toutes les affirmations sionistes selon lesquelles les forces d’occupation seraient entrées au Liban sont fausses », a ainsi indiqué le responsable du département d’information du Hezbollah à la chaîne Al-Jazeera. « Il n’y a pas eu d’affrontement direct sur le terrain » avec les troupes israéliennes, a-t-il ajouté.
C’est enfin l’armée libanaise elle-même qui dit n’avoir pas constaté d’incursion terrestre israélienne sur son sol.
« Israël ne veut pas envahir tout le Liban »
Est-ce le signe d’une marche arrière de Tsahal ? « Le but n’est pas d’envahir tout le Liban, ni d’envahir tout le sud du Liban, mais de nettoyer une partie du Liban le long de notre frontière et de forcer le Hezbollah à ne plus être au bord de la frontière », a tempéré l’ambassadeur israélien en France, Joshua Zarka sur France inter.
Joshua Zarka, ambassadeur d'Israël en France : "Nous n'avons pas l'intention d'envahir le Liban. Notre but est de mettre fin à une année difficile pour notre population. Je ne sais pas si c'est une question de jours ou de semaines, mais certainement pas de mois." #le710inter pic.twitter.com/tcoWOnDd1q
— France Inter (@franceinter) October 1, 2024
Alors que la communauté internationale, la France en tête, avait exhorté Israël à ne pas faire d’incursion au sol, le diplomate a juré que cette incursion n’a pas vocation à durer. « Je ne sais pas si c’est une question d’heures ou de jours, mais certainement pas une question de mois », a-t-il affirmé. Pas de quoi rassurer les dirigeants libanais. Le Liban fait face à « l’une des phases les plus dangereuses de son histoire », a déclaré le Premier ministre, Najib Mikati.
Le Quai d’Orsay a fait part, mardi après-midi sur X, « la préoccupation de la France quant aux informations faisant état d’incursions terrestres ». Opposé à toute « opération terrestre » d’Israël au Sud-Liban, le ministère des Affaires étrangères a par ailleurs appelé « le Hezbollah et l’Iran à s’abtenir de toute action suceptible de conduire à une déstabilisation supplémentaire ».
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