Israël-Liban : après la mort de Nasrallah, les soutiens du Hezbollah mettent en garde l’État hébreu

Le président Recep Tayyip Erdoğan, ici à l’ONU le 24 septembre, a déclaré que le peuple libanais était la nouvelle cible de la « politique israélienne de génocide ».
MICHAEL M. SANTIAGO / Getty Images via AFP Le président Recep Tayyip Erdoğan, ici à l’ONU le 24 septembre, a déclaré que le peuple libanais était la nouvelle cible de la « politique israélienne de génocide ».

INTERNATIONAL - La condamnation est unanime chez les soutiens du Hezbollah. Après le coup spectaculaire d’Israël porté à Beyrouth au mouvement islamique en éliminant son chef Hassan Nasrallah vendredi, les milices pro-iraniennes et les soutiens régionaux du mouvement chiite dénoncent, ce samedi 28 septembre, une « agression barbare » et un « génocide ».

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Peu après l’annonce de la mort de la tête pensante du Hezbollah, le guide suprême iranien a été l’un des premiers proches de la milice islamiste à condamner un « massacre de personnes sans défense au Liban ». L’ayatollah Khamenei a également estimé que cette frappe a « révélé la férocité du chien enragé sioniste, a prouvé la politique à courte vue et stupide des dirigeants du régime usurpateur », dans un communiqué publié sur son site.

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Le guide suprême n’a en revanche pas mentionné le sort d’Hassan Nasrallah, affirmant tout de même que les forces israéliennes « sont trop faibles » pour provoquer « des dommages importants à la solide construction » du mouvement libanais. « Il est obligatoire pour tous les musulmans de se tenir fièrement aux côtés du peuple libanais et du Hezbollah avec leurs ressources et de l’aider à affronter » Israël, a ajouté l’ayatollah.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, en guerre contre Israël à Gaza, a, lui, dénoncé un « acte terroriste lâche » d’Israël. « Nous condamnons dans les termes les plus forts cette agression barbare sioniste et la prise pour cible de bâtiments résidentiels », a fustigé le groupe islamiste, soutenu comme le Hezbollah par l’Iran.

Également membres de cette vaste alliance, les Houthis du Yémen ont pour leur part menacé Israël, expliquant que la disparition du chef du mouvement islamiste libanais « attisera la flamme du sacrifice, intensifiera l’enthousiasme et renforcera notre détermination » et aboutirait à « la victoire et à la disparition de l’ennemi israélien ». Si les réactions des milices islamistes sont aussi vives c’est parce qu’Hassan Nasrallah était considéré comme un pilier majeur de « l’axe de la résistance », alliance historique entre l’Iran, la Syrie et les différentes armées pro-Iran au Moyen-Orient.

La Russie appelle à stopper « l’effusion de sang »

Côté turc, le président Recep Tayyip Erdoğan n’est pas non plus passé par quatre chemins. Il a déclaré que le peuple libanais était la nouvelle cible de la « politique israélienne de génocide, d’occupation et d’invasion » qui a commencé l’année dernière lorsque le pays a entamé sa guerre à Gaza après les attaques du Hamas du 7 octobre.

Le dirigeant de la Turquie a aussi fustigé le fait que des enfants figuraient parmi les civils libanais qui ont été « assassinés » par les frappes israéliennes « brutales » menées sur le Liban cette semaine. « Aucune personne dotée d’une conscience ne peut accepter, excuser ou justifier un tel massacre », a-t-il écrit dans un message publié sur X.

Autre alliée de l’Iran, la Russie a dit samedi « condamner fermement » l’assassinat d’Hassan Nasrallah, estimant qu’Israël portait « l’entière responsabilité » des conséquences « dramatiques » que cette disparition pourrait entraîner dans la région. « Nous demandons instamment à Israël de cesser immédiatement les hostilités » pour « mettre fin à l’effusion de sang », a martelé la diplomatie russe.

Paris « s’oppose à toute opération terrestre »

La France a réagi ce samedi soir, réclamant « la cessation immédiate des frappes israéliennes au Liban », indiquant dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères être « opposée à toute opération terrestre » dans le pays.

Le message a été transmis par le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, qui s’est entretenu avec Najib Mikati, Premier ministre du Liban, a ajouté le ministère. « Elle appelle les autres acteurs, et notamment le (mouvement islamiste libanais) Hezbollah et l’Iran, à s’abstenir de toute action susceptible de conduire à une déstabilisation supplémentaire et à un embrasement régional ».

Les États-Unis soutiennent Israël

Quant aux Etats-Unis, elles ont soutenu leur allié historique qu’est Israël. L’assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est « une mesure de justice », ont ainsi jugé samedi le président américain Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris.

Hassan Nasrallah était un « terroriste avec du sang américain sur les mains », a encore déclaré la candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine de novembre. « Je soutiendrai toujours le droit d’Israël à se défendre contre l’Iran et les groupes terroristes soutenus par l’Iran comme le Hezbollah, le Hamas et les Houthis », a-t-elle ajouté.

Joe Biden a précisé avoir demandé la veille au Pentagone de « renforcer le dispositif de défense des forces militaires américaines au Moyen-Orient » afin de « réduire le risque d’une guerre régionale de grande ampleur ».

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