En Israël, les "indignés" qui s'opposent à Benyamin Netanyahou ne lâchent rien

Les samedis se suivent et se ressemblent près de la rue Balfour, lieu de résidence de Benyamin Netanyahou à Jérusalem. Samedi soir, une nouvelle foule de plusieurs dizaines de milliers d'Israéliens y a scandé les mêmes slogans – "Tu es viré!", "Rentre chez toi!" – pour réclamer le départ du Premier ministre, honni autant pour sa politique ultradroitière que pour ses démêlés judiciaires ou son hasardeuse gestion de la crise sanitaire. Voilà plus de deux mois que les révoltés de Balfour font entendre après chaque shabbat une musique qu'Israël n'avait pas entendue depuis l'apparition des "indignés" en 2011. Des revendications ­sociales qui se mêlent à une profonde remise en question du système que Netanyahou dirige en continu depuis onze ans. Certes, au vu des sensibilités plurielles de la foule, cela frôle souvent la cacophonie : se côtoient des sympathisants d'extrême gauche, des laïques, des féministes, des citoyens ordinaires, mais aussi plus récemment certains déçus de la droite.

La crise du Covid-19 a amplifié le mouvement de contestation

"C'est avant tout un mouvement spontané qui s'est bâti sur la crise morale que traverse le pays", note Shlomo Sand, professeur honoraire d'histoire contemporaine à l'université de Tel-Aviv. Figure de la contestation, le général Amir Haskel ne dit pas autre chose. "À mes côtés, il y a des gens qui ont construit ce pays et ses ­valeurs, explique l'ancien officier de 67 ans, dont l'arrestation le 26 juin a scandalisé le pays et déclenché le...


Lire la suite sur LeJDD