Israël-Hamas: Blinken affirme que les États-Unis rejettent une occupation israélienne de "long terme" à Gaza
Lors de son déplacement au Moyen Orient, ce mardi 20 août, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a affirmé que les États-Unis rejetaient une occupation israélienne de "long terme" à Gaza et a exhorté le Hamas à accepter la dernière proposition américaine de trêve dans la région.
Déclenchée par une attaque d'une ampleur inédite du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, la guerre à Gaza ne connaît pas de répit. Si les pays médiateurs - États-Unis, Qatar et Égypte - tentent d'amener Israël et le Hamas à s'entendre sur un cessez-le-feu, les deux belligérants ne cessent de s'accuser mutuellement de bloquer l'accord.
"Le temps est compté"
Alors qu'il effectue son neuvième voyage au Moyen-Orient depuis le 7 octobre, le chef de la diplomatie américaine, dont le pays est le premier allié d'Israël, s'est entretenu à Doha avec le ministre d'État du Qatar Mohammed ben Abdelaziz al-Khoulaifi, sans rencontrer l'émir comme initialement prévu. Au cours de leur réunion, ils ont souligné la nécessité "d'un apaisement des tensions dans la région", d'après le ministère qatari des Affaires étrangères.
"Le temps est compté", a ensuite affirmé Antony Blinken sur le tarmac de l'aéroport avant son départ de Doha.
Cette déclaration marque la dernière étape d'une tournée qui avait emmené le secrétaire d'État américain en Israël, puis en Égypte. Vendredi, Washington a soumis une proposition de compromis pour une trêve lors de négociations à Doha entre Israël et les médiateurs, et de nouvelles discussions sont attendues en Égypte cette semaine.
Antony Blinken a affirmé lundi que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait "accepté" ce plan et a appelé le Hamas à "faire de même". Il a réitéré cette demande mardi.
Des négociations difficiles
Le Hamas avait rejeté la proposition américaine, accusant les États-Unis d'y avoir intégré de "nouvelles conditions" d'Israël, dont le maintien de ses troupes à la frontière de Gaza avec l'Égypte et "un droit de veto" sur les prisonniers palestiniens détenus par Israël susceptibles d'être échangés contre les otages.
Le mouvement palestinien exige l'application d'un plan annoncé le 31 mai par le président américain, Joe Biden, prévoyant une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages, puis, dans une deuxième phase, un retrait total israélien du territoire assiégé.
En réponse, le président américain a reproché au Hamas "de faire machine arrière", alors que le mouvement s'est dit "soucieux de parvenir à un accord".
Un haut responsable américain, qui accompagnait Antony Blinken dans sa tournée, a critiqué ce mardi des déclarations attribuées au président israélien, Benjamin Netanyahu, sur le maintien du contrôle par Israël de la frontière entre Gaza et l'Égypte, jugeant qu'en pleines négociations, elles n'étaient "pas constructives".
À ce sujet, Antony Blinken a déclaré que les États-Unis rejetaient une occupation israélienne à "long terme" de Gaza. Le Premier ministre israélien a maintes fois dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne.
Quatre morts au Liban
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël voisin ont lancé une attaque qui a entraîné la mort de 1.199 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 105 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
L'offensive israélienne menée en représailles a fait au moins 40.173 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas qui ne détaille pas le nombre de civils et combattants tués. D'après l'ONU, la plupart des morts sont des femmes et mineurs. Mardi, l'armée a annoncé avoir récupéré les corps de six otages israéliens lors d'une opération dans un tunnel à Khan Younès (sud). Cinq d'entre eux avaient été déclarés morts ces derniers mois, le sixième a été annoncé mardi.
Dans la bande de Gaza dévastée, où la quasi-totalité des 2,4 millions habitants ont été déplacés, les bombardements israéliens continuent. Outre la frappe sur l'école, six Palestiniens ont été tués à Rafah (sud), selon des sources médicales. Une autre source médicale a fait état de quatre morts dans des tirs israéliens sur l'est de Khan Younès. Sept personnes ont également été tuées dans un bombardement israélien à Deir al-Balah (centre), a affirmé la Défense civile.
Pour les États-Unis, un cessez-le-feu à Gaza doit aussi aider à éviter une éventuelle attaque contre Israël de l'Iran et de ses alliés - le Hezbollah libanais, le Hamas et les rebelles yéménites houthis. Ces derniers ont menacé de riposter à l'assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet, et à celui du chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, tué la veille dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
Le ministère libanais de la Santé a déclaré que quatre personnes avaient été tuées mardi dans des frappes israéliennes dans le sud du Liban tandis que le Hezbollah a dit avoir lancé des roquettes et drones sur des positions israéliennes à leur frontière commune. Dès le lendemain du début de la guerre à Gaza, le mouvement islamiste libanais a ouvert un front en soutien aux Palestiniens contre Israël.