Israël entre au Liban pour des opérations terrestres, ce que l’on sait de ces incursions de Tsahal
PROCHE-ORIENT - Une nouvelle phase s’est ouverte. Après des jours d’intenses bombardements, l’armée israélienne a franchi un pas ce lundi en entrant militairement dans le sud du Liban. Tsahal a confirmé mardi 1er octobre que des troupes au sol avaient traversé la frontière pour combattre le Hezbollah dans des villages du sud du Liban, malgré les appels internationaux à la désescalade.
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Après le coup dévastateur infligé à la milice chiite avec l’assassinat de son chef Hassan Nasrallah vendredi dans une frappe israélienne près de Beyrouth, les dirigeants israéliens avaient averti que la guerre n’était pas finie contre le mouvement pro-iranien, ennemi d’Israël. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a prmis de combattre ses « ennemis » et de les « éliminer » partout où ils se trouvent.
Que cherche Israël par cette incursion ?
L’armée israélienne a précisé dans un communiqué que ces opérations terrestres qui ont débuté lundi soir étaient « limitées, localisées et ciblées » contre des « cibles et des infrastructures terroristes » du Hezbollah. L’armée n’a toutefois pas précisé le nombre de soldats impliqués dans cette incursion. « Ces cibles sont situées dans des villages près de la frontière et constituent une menace immédiate pour les communautés israéliennes du nord d’Israël », a-t-elle assuré.
L’armée israélienne, dans son communiqué annonçant les opérations terrestres, souligne faire « tout ce qui est nécessaire » pour « ramener les citoyens du nord d’Israël dans leurs foyers ».
Les forces armées israéliennes « opèrent selon un plan méthodique (...) pour lequel les soldats de la Défense civile se sont entraînés et préparés ces derniers mois », a expliqué l’armée, en précisant que l’aviation et l’artillerie appuyaient les forces terrestres par des frappes précises. Le site américain Axios a indiqué que, selon des responsables israéliens s’exprimant sous couvert de l’anonymat, l’opération n’avait « pas pour but d’occuper le sud du Liban ».
Comment Tsahal appuie son incursion
Selon un responsable libanais de la sécurité, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, Israël a lancé au moins six nouvelles frappes sur le sud de Beyrouth au cours de la nuit, après que l’armée israélienne eut ordonné aux habitants d’évacuer les lieux.
Un responsable d’un camp palestinien à Sidon, dans le sud du Liban, a déclaré à l’AFP qu’une frappe israélienne y avait visé Mounir Maqdah, qu’Israël accuse de diriger la branche libanaise de l’aile armée du mouvement palestinien Fatah. Il n’était pas clair dans l’immédiat si Mounir Maqdah se trouvait dans la maison.
Selon des médias d’État syriens, des frappes israéliennes ont par ailleurs visé la région de Damas dans la nuit. L’agence de presse officielle Sana a fait état de trois civils tués et de neuf autres blessés dans ces raids. Selon la télévision syrienne d’État, une journaliste, Safaa Ahmad, figure parmi les morts.
Comment le Hezbollah réagit
Le Hezbollah n’a pas fait de commentaire immédiat après l’annonce par l’armée israélienne des raids terrestres, mais la télévision al-Manar du groupe a rapporté la déclaration israélienne sur sa chaîne Telegram.
Les combattants du Hezbollah sont « prêts si Israël décide d’entrer au sol », avait affirmé lundi le chef adjoint du groupe, Naim Qassem, dans une première allocution télévisée depuis la mort d’Hassan Nasrallah. « Israël n’a pas été en mesure d’entamer nos capacités militaires », avait-il encore affirmé.
Dans un communiqué diffusé dans la nuit, le Hezbollah a déclaré avoir « pris pour cible » des troupes israéliennes en « mouvement » dans des vergers près de la frontière, une source proche du groupe affirmant que les soldats se trouvaient « juste à la frontière ». Au petit matin, le mouvement a déclaré avoir tiré à l’artillerie puis avec des roquettes sur « des troupes de l’ennemi » à Metula, situé à la frontière avec le Liban. Le Hezbollah a également revendiqué des frappes sur la principale base de renseignement militaire israélienne de Glilot, près de Tel-Aviv.
Que peut faire le Liban (et l’Iran) ?
L’armée libanaise, dépassée par la puissance militaire du Hezbollah, est en train de « repositionner » ses troupes plus loin de la frontière, a déclaré un responsable militaire à l’AFP.
L’Iran a affirmé qu’il ne « déploierait » pas de combattants au Liban et à Gaza pour affronter Israël, estimant que « les gouvernements du Liban et de Palestine ont la capacité et la puissance nécessaires pour faire face à l’agression du régime sioniste ».
Ce qu’en pense la communauté internationale
Les dirigeants mondiaux avaient appelé lundi à la désescalade face au risque de « guerre totale » dans la région. Le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait ainsi dit son opposition à toute « invasion terrestre » israélienne du Liban, tandis que le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, en déplacement à Beyrouth, avait appelé Israël à « s’abstenir de toute incursion terrestre » ainsi qu’à un cessez-le-feu.
Même le président américain Joe Biden avait laissé entendre qu’il était opposé à des opérations terrestres israéliennes, appelant à un cessez-le-feu. Pour autant, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a dit être convaincu de la « nécessité de démanteler les infrastructures d’attaque » du Hezbollah afin de garantir qu’il « ne puisse pas mener des attaques du type de celles du 7 octobre contre les communautés du nord d’Israël ».
Plusieurs pays, dont le Canada et le Royaume-Uni, ont annoncé avoir affrété des vols pour évacuer leurs ressortissants du Liban. La France a déployé un navire militaire par « précaution », en cas de besoin d’évacuation de ses ressortissants.
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