Israël convoque dix ambassadeurs après la résolution de l'Onu

En colère après l'adoption d'une résolution de l'Onu demandant l'arrêt immédiat des activités de colonisation en Cisjordanie, le gouvernement israélien a convoqué les ambassadeurs de 10 pays ayant soutenu la résolution. Le texte a été adopté vendredi par 14 des 15 pays siégeant au Conseil de sécurité. /Photo d'archives/REUTERS/Amir Cohen

JERUSALEM (Reuters) - En colère après l'adoption d'une résolution de l'Onu demandant l'arrêt immédiat des activités de colonisation en Cisjordanie, le gouvernement israélien a convoqué les ambassadeurs de 10 pays ayant soutenu la résolution et a formulé de nouvelles critiques contre l'administration Obama. Lors du conseil des ministres dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé que les Etats-Unis avaient agi en concertation avec les Palestiniens pour faire adopter cette résolution par le Conseil de sécurité des Nations unies. Le texte a été adopté vendredi par 14 des 15 pays siégeant au Conseil de sécurité tandis que les Etats-Unis se sont abstenus et n'ont pas opposé leur veto comme ils le font régulièrement sur ce sujet. "Selon nos informations, nous n'avons aucun doute sur le fait que l'administration Obama est à l'initiative de cette résolution, qu'elle est derrière elle, qu'elle a coordonné sa rédaction et a demandé qu'elle soit adoptée", a déclaré Netanyahu lors de la réunion du gouvernement. Les autorités israéliennes ont convoqué pour consultation les ambassadeurs en Israël de 10 des 14 pays qui se sont prononcés en faveur de la résolution et avec lesquels elles entretiennent des relations diplomatiques. Il s'agit de la Grande-Bretagne, la France, la Chine, la Russie, l'Egypte, la Nouvelle-Zélande, le Japon, l'Uruguay, l'Espagne et l'Ukraine. Ces convocations, qui interviennent le jour de Noël, sont particulièrement inhabituelles. Dans un premier temps, la résolution avait été portée par l'Egypte mais sous la pression d'Israël et du président élu Donald Trump, les autorités égyptiennes avaient renoncé à leur initiative. Celle-ci avait ensuite été reprise par la Nouvelle-Zélande, le Sénégal, le Venezuela et la Malaisie. "Depuis des décennies, les administrations américaines et les gouvernements israéliens sont en désaccord à propos des colonies mais nous étions d'accord sur le fait que le Conseil de sécurité n'était pas le lieu pour régler cette question", a commenté Netanyahu. "Nous savons que ce qu'il s'est passé là-bas va rendre les négociations plus difficiles et éloigner encore plus la paix. Comme je l'ai dit à John Kerry : "des amis ne traduisent pas d'autres amis devant le Conseil de sécurité'", a poursuivi le Premier ministre israélien. De nombreux pays estiment que les activités de peuplement en Cisjordanie occupée sont illégales. Israël affirme que ces colonies se justifient par des raisons bibliques et des questions de sécurité. (Jeffrey Heller; Pierre Sérisier pour le service français)