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En Israël, Benjamin Netanyahu limoge Arié Dery, reconnu coupable de fraude fiscale

TOPSHOT - Israel's ex-premier and leader of the Likud party Benjamin Netanyahu addresses supporters at campaign headquarters in Jerusalem early on November 2, 2022, after the end of voting for national elections. - Netanyahu inched towards reclaiming power after projected election results showed a majority government was within reach for the veteran right-winger, but the outlook could shift as ballots are counted. (Photo by Menahem KAHANA / AFP) (Photo by MENAHEM KAHANA/AFP via Getty Images)

INTERNTATIONAL - C’est une décision que le Premier ministre israélien a prise à contrecœur. Ce dimanche 22 janvier, Benjamin Netanyahu a démis Arié Dery de ses fonctions ; il s’agit du ministre de l’Intérieur et de la Santé et numéro deux du gouvernement reconnu coupable de fraude fiscale par la justice.

« C’est avec un cœur lourd et beaucoup de peine (...) que nous sommes contraints de vous relever de votre poste au gouvernement », a dit Benjamin Netanyahu à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem en présence d’Arié Dery. Il a ajouté que le jugement « ignore la volonté du peuple » et qu’il s’efforcera de trouver tout moyen légal pour qu’Arié Dery puisse « contribuer au service de l’État d’Israël ».

Chef du parti ultra-orthodoxe Shass, Arié Dery a été nommé ministre de la Santé et de l’Intérieur dans le cadre d’un accord de coalition complexe conclu en décembre à la suite des élections législatives israéliennes du 1er novembre.

Un retrait de la vie politique très temporaire

Sa mise à l’écart du gouvernement fait suite à la décision de la Cour suprême, qui a annoncé dans un communiqué mercredi avoir décidé à une majorité de 10 juges sur onze « que la nomination du député Arié Dery au poste de ministre de l’Intérieur et de la Santé ne peut pas être validée ».

« Le Premier ministre doit le limoger », a-t-elle ajouté en rappelant qu’Arié Dery avait annoncé début 2022 qu’il se retirait de la vie politique après sa condamnation pour fraude fiscale. Cette mise en retrait était même une condition fixée par la justice pour lui éviter la prison.

Mais Arié Dery a été élu aux législatives de novembre puis nommé au gouvernement mis sur pied fin décembre par Benjamin Netanyahu, avec ses alliés ultra-orthodoxes et d’extrême droite.

Fin décembre, les députés ont voté à la va-vite un texte, baptisé « loi Dery » par la presse, autorisant une personne reconnue coupable d’un crime, mais pas condamnée à la prison ferme, à obtenir un portefeuille ministériel. L’objectif de ce texte était de permettre à Arié Dery de siéger au sein de l’exécutif.

La « loi Dery » n’a pas été invalidée

Dans leurs attendus, les juges de la Cour suprême ont critiqué la « loi Dery », sans pour autant l’invalider, et ont estimé que la nomination du ministre au gouvernement était « en grave contradiction avec les principes fondamentaux de l’État de droit ».

Le parti ultra-orthodoxe sépharade Shass est la deuxième formation de la coalition gouvernementale. Figure tutélaire de Shass, parti habitué à faire et défaire les coalitions depuis les années 1980, Arié Dery a été ministre dans de nombreux gouvernements.

En 1993, la Cour suprême avait déjà exigé qu’il soit limogé alors qu’il était ministre de l’Intérieur, après avoir été mis en examen pour corruption. En 2000, il avait été condamné à trois ans de prison et libéré après avoir purgé les deux tiers de sa peine.

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