Israël évoque la légitime défense dans l'attaque en Jordanie

Des véhicules militaires de l'armée israélienne. Israël a donné des précisions lundi sur l'incident survenu dimanche soir à son ambassade d'Amman en Jordanie lors duquel deux Jordaniens ont trouvé la mort. /Photo prise le 23 juillet 2017/REUTERS

JERUSALEM/AMMAN (Reuters) - Israël a donné des précisions lundi sur l'incident survenu dimanche soir à son ambassade d'Amman en Jordanie lors duquel deux Jordaniens ont trouvé la mort. Les autorités israéliennes s'étaient dans un premier temps refusé à tout commentaire sur fond de regain de tension dans les territoires palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Une grande partie de la population jordanienne est d'origine palestinienne. Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, un garde de son ambassade dans la capitale jordanienne a abattu dimanche soir un Jordanien qui l'avait attaqué avec un tournevis. Ce dernier était un ouvrier qui travaillait sur le site de l'ambassade pour remplacer des meubles dans un des bâtiments. Le ministère a estimé que le gardien avait agi en légitime défense. Un autre Jordanien qui se trouvait là a lui aussi été tué par balles, de façon accidentelle, semble-t-il, a indiqué à Reuters un responsable ayant requis l'anonymat. Il s'agirait du propriétaire de l'immeuble où devait se faire le travail. La Jordanie a dit qu'elle voulait interroger le gardien, qui a été légèrement blessé, mais Israël a indiqué qu'il bénéficiait de l'immunité diplomatique. LE GARDIEN RAPATRIÉ Ce gardien a été rapatrié lundi en Israël, de même que d'autres membres du personnel de l'ambassade d'Israël en Jordanie, ont précisé les services du Premier ministre israélien. Le père de l'ouvrier jordanien décédé a déclaré à Reuters que son fils, âgé de 16 ans, n'était pas "un terroriste" et qu'il n'appartenait à aucun parti politique. La tension est vive entre Israël et la Jordanie depuis l'installation par les autorités israéliennes de détecteurs de métaux aux entrées de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est après la mort, le 14 juillet, de deux policiers abattus par des Arabes israéliens, ce qui a suscité la colère des Palestiniens. L'esplanade, qui accueille notamment la mosquée Al Aksa et le dôme du Rocher, est le troisième lieu saint de l'islam. Ses installations sont gérées par la Jordanie. L'ambassade d'Israël à Amman, située dans le quartier aisé de Rabae, est protégée par la gendarmerie jordanienne. Elle est depuis longtemps un point chaud des manifestations anti-israéliennes en période de regain de tension dans les territoires palestiniens. L'émissaire du président Donald Trump pour le Proche-Orient, Jason Greenblatt, a passé l'après-midi de lundi en Israël, où il a rencontré le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu, avant de poursuivre sa tournée en Jordanie dans la soirée. Il devrait jouer un rôle de médiation dans la crise. (Ori Lewis et Souleiman al Khalidi; Danielle Rouquié et Eric Faye pour le service français)