Islamabad attaqué après une trêve de deux jours

Pakistan. Un attentat faisant 11 victimes a mis un terme au cessez-le-feu decrété samedi par les talibans.

Etrange cessez-le-feu… Alors que les talibans pakistanais avaient annoncé samedi une trêve d’un mois pour relancer des pourparlers de paix mal engagés avec Islamabad, un rarissime double attentat-suicide a été perpétré hier par des extrémistes en plein cœur de la capitale. Onze personnes, dont un juge, ont été tuées et une vingtaine blessées lorsque des assaillants ont ouvert le feu, puis se sont fait exploser dans un tribunal d’un quartier commerçant. Cette attaque est la plus meurtrière depuis cinq ans dans la capitale, pourtant considérée comme sûre, avec ses barrages et ses patrouilles de police. «C’est un énorme échec pour les forces de sécurité et les services de renseignement», critique l’analyste et général à la retraite Talat Masood, joint par Libération.

Une faction extrémiste peu connue, le Ahrar ul-Hind, a revendiqué l’attaque. Le groupe, qui se dit originaire des «zones urbaines du Pakistan», veut imposer la charia et vient de faire scission du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) pour s’opposer aux pourparlers de paix. Des informations non confirmées avaient auparavant indiqué que le juge assassiné, Rafaqat Awan, pourrait avoir été ciblé par une autre branche des talibans. Le juge avait rejeté une demande visant à entamer des poursuites contre l’ex-président Musharraf pour l’opération sanglante de l’armée en 2007 contre des islamistes retranchés dans la mosquée Rouge d’Islamabad. Mais des témoins ont raconté avoir vu les assaillants tirer sans distinction sur la foule et Awan pourrait n’être qu’une victime collatérale.

Le TTP, qui prétend regrouper les factions islamistes en lutte depuis 2007 contre Islamabad, a nié toute implication et maintenu sa trêve. Mais de plus en plus d’observateurs doutent de sa capacité à contrôler cette myriade de factions, dont plusieurs opposées au rapprochement avec Islamabad. «Cet incident démontre que cela ne suffit pas (...)

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