Islam de France : l’heure des règlements de comptes

Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman au ministère de l'Intérieur le 12 décembre 2016.

Le président du Conseil français du culte musulman est violemment pris à partie par des poids lourds de l’institution à la suite de la publication d'une «charte de l’imam».

C’est une fronde en bonne et due forme comme le Conseil français du culte musulman (CFCM) n’en avait pas connue depuis longtemps. La crise qui couvait depuis plusieurs mois vient d’éclater au grand jour. Des poids lourds de l’institution, avec en tête la Grande Mosquée de Paris, proche de l’Algérie et l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, la branche française des Frères musulmans), ont mis violemment en cause, jeudi, dans un communiqué, Anouar Kbibech, son président. «Nous rejetons avec force les méthodes employées par le président du CFCM», dénoncent-ils. Ils lui reprochent d’avoir rendu public, la veille, et en l’officialisant une «charte de l’imam», en discussion depuis plusieurs mois.

Lire aussi L’islam de France sur les rails de la réforme

«Faux», réplique Anouar Kbibech à Libération. Le texte finalisé de la charte, selon le président du CFCM, avait été envoyé le 9 mars à l’ensemble des fédérations. «Aucune remarque n’était remontée», précise-t-il. Dès lors, le président l’avait mis au vote lors du bureau exécutif du CFCM qui s’est tenu le 29 mars et qui l’a approuvé à l’unanimité. Pour justifier leur fronde, les opposants à Kbibech avancent qu’ils n’étaitent pas tous présents lors de la réunion.

Les grandes fédérations craignent de perdre leur pouvoir

«Nous regrettons aussi que, comme il est d’usage, Anouar Kbibech ne nous ait pas soumis le communiqué officiel qu'il a diffusé», précise, à Libération, Slimane Nadour, le porte-parole de la Grande Mosquée de Paris. Selon ce dernier, son institution ne serait pas opposée sur la forme à la charte. En revanche, ce n’est pas le cas de l’UOIF. Début février, son président Amar Lasfar faisait état de ses réserves quant à l’utilité de celle-ci. Tel qu’il a été diffusé, le texte de la charte – des principes sur lesquels (...) Lire la suite sur Liberation.fr

Sept des candidats débattent de l’agriculture face au monde rural
Présidentielle: à J-24 du premier tour
Présidentielle en France: les socialistes au bord de la rupture
Présidentielle: Valls-Macron, un contrat de méfiance
Guyane: après la mobilisation, tentative de dialogue avec le gouvernement