Isère : un gendarme en civil participe à une agression contre un adolescent, l'IGGN saisie

Un gendarme en civil a participé à une expédition punitive contre un adolescent de 16 ans dans l'Isère. Une enquête a été ouverte et l'IGGN saisie.

Suite au comportement douteux d'un gendarme en civil lors d'une expédition punitive contre un adolescent de 16 ans à Heyrieux dans l'Isère, l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) a été saisie.

Samedi dernier, peu après minuit, à Heyrieux, une petite commune située en Isère, la vie d'Axel a basculé. Alors qu'il venait de passer une soirée tranquille chez une copine, l'adolescent de 16 ans s'est fait passer à tabac en pleine rue, par le père de son ex-petite amie, aidé par trois autres hommes, dont un sous-officier de la gendarmerie, en civil.

"J'avais mis mon casque pour repartir sur ma moto. Le père de mon ex-petite amie m'a dit : ‘il faut qu'on parle’, raconte le jeune homme au Parisien. L'un de ses amis est venu vers moi et m'a mis un premier coup de poing au niveau de la tête. D'autres coups ont suivi. Il frappait pour faire mal. J'ai eu peur pour ma vie. Heureusement, j'avais mon casque. C'est ce qui m'a sauvé".

Minerve et 10 jours d’ITT

Touché à la mâchoire et aux cervicales, l'adolescent a toutefois été contraint de porter une minerve, et il s'est vu prescrire 10 jours d'ITT par son médecin. Traumatisé, Axel ne parvient toujours pas à comprendre le comportement du gendarme à son égard. "Je savais qu’il était gendarme car c’est le père d’une fille que je connais, fait remarquer la victime. Lorsque j’ai été agressé, je pensais qu’il allait intervenir. Mais il n’a pas bougé. C’est comme s’il était d’accord avec ce qui se passait. Un de mes copains a tenté de me venir en aide. Mais le gendarme l’en a empêché en mettant son bras pour l’écarter. Il y a eu non-assistance à personne en danger".

Le gendarme tente d’influencer le témoignage de la victime

Révoltés, Axel et son père ont décidé de porter plainte à la gendarmerie d'Heyrieux. Alors qu'une enquêtrice était en train de recueillir le témoignage de l'adolescent, le gendarme incriminé est apparu et n'a pas hésité à faire pression en donnant une version mensongère des faits. "Le gendarme m’a dit : ‘Dis bien la vérité. Moi, je t’ai aidé. Je t’ai même séparé lorsque lui te tapait dessus’. Ce qui est faux. J’ai vécu ça comme une pression. L’enquêtrice s’est énervée et lui a dit : ‘Bon, ça suffit, tu sors’. Elle m’a ensuite dit qu’il n’avait pas le droit d’être là", confie l'adolescent.

Suite à cette attitude gravissime du militaire, qui a également provoqué le père d'Axel avant d'être expulsé de la gendarmerie, l'IGGN a été saisie. Une plainte va être déposée auprès du parquet de Vienne. L'agent visé dirige une brigade du Nord-Isère, et il est également conseiller municipal.

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