Irlande du Nord: Les alertes de sécurité à Londonderry étaient des canulars

La police nord-irlandaise a annoncé que les trois alertes de sécurité qui ont été déclenchées lundi à Londonderry étaient terminées, en confirmant qu'il s'agissait de canulars. /Photo prise le 21 janvier 2019/REUTERS/Clodagh Kilcoyne

par Clodagh Kilcoyne

LONDONDERRY (Reuters) - La police nord-irlandaise a annoncé que les trois alertes de sécurité qui ont été déclenchées lundi à Londonderry étaient terminées, en confirmant qu'il s'agissait de canulars.

Une unité spéciale de l'armée britannique a fait exploser lundi après-midi une camionnette suspecte abandonnée en pleine rue dans un quartier résidentiel de Londonderry, deux jours après un attentat à la voiture piégée qui n'a pas fait de victimes.

"Nous confirmons que les trois alertes de sécurité étaient des canulars. En revanche, nous ne devons pas minimiser l'effet que ces incidents ont eu sur la population", dit la police sur Twitter, sans fournir plus de détails.

La camionnette avait été volée par trois hommes masqués qui avaient jeté un objet à l'arrière avant de prendre la fuite. La zone avait été bouclée par la police.

Un peu plus tard, non loin de là, une autre camionnette, appartenant à la Poste britannique, a été détournée par quatre hommes, eux aussi masqués, puis abandonnée dans une rue. La police s'est rendue sur place et avait fait évacuer plusieurs maisons du voisinage.

Un troisième véhicule, une camionnette de livraison du supermarché Asda selon un témoin interrogé par Reuters, a été abandonné dans une autre partie de la ville quelques heures plus tard.

Dimanche, au lendemain de l'explosion d'une voiture piégée devant le tribunal de la ville, quatre hommes ont été arrêtés. Ils ont été relâchés lundi.

En revanche, un cinquième suspect, âgé de 50 ans, a été arrêté lundi.

Les enquêteurs semblent privilégier la piste de l'IRA Véritable, un des rares groupes opposés à l'accord de paix du Vendredi saint conclu en 1998 qui a mis fin à trois décennies de violence dans la province britannique.

A Londres, la ministre chargée de l'Irlande du Nord, Karen Bradley, a estimé qu'on ne pouvait établir aucun lien entre ces incidents récents et les discussions en cours sur le Brexit.

"Nul ne devrait tenter d'établir de connexions entre ce qui s'est passé samedi soir (ndlr, l'explosion de la voiture piégée) et quelque discussion que ce soit, ici (au Parlement) ou avec nos amis en Europe", a-t-elle dit devant la Chambre des communes.

"Cela n'a absolument rien à voir avec le Brexit", a-t-elle ajouté, précisant que le niveau d'alerte des forces de sécurité n'avait pas été modifiée dans la province.

Les forces de sécurité, dans tout le Royaume-Uni, sont placées pour l'heure en état d'alerte "sévère", soit le quatrième échelon sur une échelle qui en compte cinq.

(Padraic Halpin à Dublin et Amanda Ferguson à Belfast avec Kylie MacLellan à Londres et Shubham Kalia à Bangalore; Guy Kerivel, Henri-Pierre André et Arthur Connan pour le service français)