En Iran, Shervin Hajipour interprète de « Baraye » va finalement éviter la prison

Le chanteur iranien Shervin Hajipour avait été arrêté et condamné à de la prison pour sa chanson « Baraye », hymne de la contestation après la mort de Mahsa Amini en 2022.
KHALED DESOUKI / AFP Le chanteur iranien Shervin Hajipour avait été arrêté et condamné à de la prison pour sa chanson « Baraye », hymne de la contestation après la mort de Mahsa Amini en 2022.

IRAN - « Pour la liberté de danser dans la rue... » Le chanteur iranien Shervin Hajipour, qui avait été condamné pour sa chanson prônant la liberté pendant la vague de contestation qui a débuté en septembre 2022, a été gracié. C’est l’artiste lui-même qui l’a annoncé sur Instagram ce lundi 23 septembre.

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« Un nouvel ordre a été publié concernant l’amnistie, et il comprenait mon dossier. Les poursuites ont été complètement abandonnées », annonce-t-il très ému, précisant avoir eu cette information dimanche.

Shervin Hajipour avait été condamné en mars à trois ans et huit mois de prison pour « incitation », « propagande contre le pouvoir » et « provocation à des émeutes visant à perturber la sécurité nationale ». Sa peine avait été réduite de moitié en appel, en août.

Récompensé aux Grammy Awards

La chanson avait été écrite après le décès tragique de Mahsa Amini en septembre 2022. La jeune femme d’origine kurde, en visite à Téhéran, avait été arrêtée par la police des mœurs pour un voile mal mis. Elle est morte pendant son interpellation, événement qui a déclenché des manifestations monstres contre le pouvoir en place.

Baraye (« Pour » en français) était devenu l’hymne du mouvement et avait été décorée du prix de la meilleure chanson pour un changement de société lors des Grammy Awards en 2023. C’est Jill Biden, la Première dame américaine, qui avait remis ce prix. Vous pouvez (re)découvrir le titre ci-dessous.

Comme l’explique l’agence Associated Press, l’Ayatollah Khamenei a gracié et réduit les peines de 2 887 prisonniers vendredi. Il n’est toutefois pas certain que le cas de Shervin Hajipour, en liberté sous caution mais qui devait sous peu retourner en prison pour effectuer sa peine, fasse partie de cette vague d’amnistie.

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