En Iran, «on réserve à Narges Mohammadi un traitement sécuritaire comparable à celui d'une terroriste»
Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2023, emprisonnée à Téhéran, a mis fin ce mercredi 8 novembre à la grève de la faim qu'elle avait entamée deux jours plus tôt. Après trois refus d'accès aux soins, la prisonnière a finalement été conduite à l’hôpital, en refusant de porter le voile. Une première victoire, estime Chirinne Ardakani, présidente du collectif Iran Justice et avocate de la famille de Narges Mohammadi, qui a décidé de saisir l'ONU sur les traitements infligés par ses geôliers.
RFI : Quelles sont les dernières nouvelles que vous avez de Narges Mohammadi ?
Le même jour, vous avez saisi le groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU d’une plainte à l’encontre des autorités iraniennes.
On saisit ces organismes parce qu’on espère que ça aboutira et que les autorités iraniennes seront mises au ban des nations interpellées pour le non-respect du droit international. C'est à la fois une procédure dite d'action urgente, pour qu'il y ait une intervention rapide du groupe de la détention, mais aussi pour pousser les autorités iraniennes à mettre fin au traitement inhumain et dégradant qui se caractérise par le refus des soins.
Le deuxième élément pour lequel nous saisissons le groupe de travail, c'est une plainte sur le cas individuel de Narges Mohammadi, pour qui nous demandons d’enquêter sur les conditions inhumaines de détention dont souffre aussi un certain nombre de ses codétenus de la prison. Elle le rappelle d'ailleurs dans son livre blanc sur la torture blanche, rapport qu’elle a publié en décembre 2022 qui documente régulièrement les passages à tabac, les agressions physiques, les violences psychologiques et les cas de torture blanche.