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Iran: Les sociétés allemandes pas entièrement protégées, selon un ministre

Le gouvernement allemand va aider les entreprises ayant des intérêts en Iran, mais ne pourra pas complètement les protéger des sanctions américaines après la sortie des Etats-Unis de l'accord sur le programme nucléaire iranien, a déclaré le ministre de l'Economie, Peter Altmaier (photo). /Photo prise le 19 mars 2018/REUTERS/Leah Millis

BERLIN (Reuters) - Le gouvernement allemand va aider les entreprises ayant des intérêts en Iran, mais ne pourra pas complètement les protéger des sanctions américaines après la sortie des Etats-Unis de l'accord sur le programme nucléaire iranien, a déclaré le ministre de l'Economie.

Des mesures ont été proposées par la Commission européenne aux pays membres de l'UE afin d'échapper à des sanctions américaines, notamment en envisageant des transferts d'argent directs à la banque centrale iranienne.

La Commission a également activé la "loi de blocage", dispositif de protection des entreprises européennes contre les sanctions que les Etats-Unis s'apprêtent à restaurer contre l'Iran.

Interrogé sur la manière dont le gouvernement allemand pourrait aider les entreprises qui craignent la portée des sanctions américaines, Peter Altmaier a déclaré que Berlin les aiderait à évaluer la situation, tout en appelant les Etats-Unis à accorder des exemptions et des délais supplémentaires.

"Nous les aiderons quand nous le pourrons, mais il n'est pas possible d'éviter complètement les conséquences de ce retrait unilatéral" de Washington de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, a-t-il dit au journal Passauer Neue Presse.

Le ministre de l'Economie a aussi souligné que l'Europe était favorable au libre-échange et à de faibles droits de douane, en référence aux tarifs imposés par Donald Trump sur les importations d'acier et d'aluminium. L'exemption dont bénéficie l'Union européenne prend fin le 1er juin.

Interrogé sur les propos tenus par Emmanuel Macron lors de son discours à Aix-la-Chapelle ("il ne peut pas y avoir en Allemagne un fétichisme perpétuel pour les excédents budgétaires et commerciaux", a dit notamment le président français), Peter Altmaier a annoncé que l'Allemagne était disposée à investir en Europe et à la réformer afin de la renforcer.

"Il sera plus facile et plus efficace de travailler avec le président Macron qu'avec ses prédécesseurs", a-t-il estimé.

Emmanuel Macron est engagé dans une difficile négociation avec Angela Merkel visant à écrire une feuille de route de réformes européennes.

De nombreux conservateurs alliés à la chancelière s'opposent à l'un des principaux projets du chef de l'Etat français : une capacité budgétaire pour la zone euro, qu'il veut voir mentionnée dans cette feuille de route attendue pour le Conseil européen de la fin juin.

(Michelle Martin, Jean Terzian pour le service français)