Iran: Le Drian défend l'accord nucléaire, évoque l'après-2025

Dans un message voilé à Donald Trump, le chef de la diplomatie française a jugé lundi "essentiel" de maintenir l'accord sur le nucléaire iranien tout en se disant ouvert à des compléments après 2025. /Photo prise le 6 juillet 2017/REUTERS/Alessandro Bianchi

NEW YORK (Reuters) - Dans un message voilé à Donald Trump, le chef de la diplomatie française a jugé lundi "essentiel" de maintenir l'accord sur le nucléaire iranien tout en se disant ouvert à des compléments après 2025. Le président américain, qui a promis en 2016 durant la campagne présidentielle de "déchirer" l'accord de Vienne, doit décider d'ici le 15 octobre s'il "certifie" ou non devant le Congrès que Téhéran respecte les termes de l'accord de 2015. Il a validé l'accord à deux reprises depuis son élection, cette "certification" intervenant tous les 90 jours. "Il est essentiel de [le] maintenir pour éviter une spirale de prolifération et encourager ainsi les parties les plus dures en Iran à se lancer dans l'acquisition de l'arme atomique", a déclaré Jean-Yves Le Drian lors d'un point de presse en marge de la 72e Assemblée générale des Nations unies à New York. "Il importe vraiment de garder cette ligne, la France essaiera de convaincre le président Trump de la pertinence de ce choix, même si on peut le compléter par un travail après 2025", a-t-il ajouté. L'accord de Vienne prévoit la levée progressive des sanctions adoptées par le Conseil de sécurité, l’Union européenne et les Etats-Unis contre l'Iran en échange d'engagements de Téhéran sur son programme nucléaire. La date-butoir d'octobre 2025 marquera la fin de la saisine du Conseil de sécurité de l'Onu mais ne signifiera pas l'arrêt de l'accord que l'Iran devra continuer à honorer. En août dernier, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès Romatet-Espagne, avait déclaré que de nouvelles clauses pourraient être annexées à l'accord de Vienne pour statuer sur le programme balistique de l'Iran après 2025. "Il faut la vigilance sur sa mise en oeuvre, il n'y a pas d'acte (de l'Iran) qui nous permette de penser qu'il n'est pas mis en oeuvre", a souligné le chef de la diplomatie française. (John Irish, édité par Sophie Louet)