Iran-Israël : ces cibles potentielles que Tel Aviv pourrait viser pour riposter à l’attaque de Téhéran

Benjamin Netanyahu a promis que Téhéran « paierait le prix » après son attaque de missiles lancée sur Israël mardi soir.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (ici en juin 2024) a déclaré son intention de riposter suite à l’attaque de l’Iran sur Israël.
CHRIS KLEPONIS / AFP Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (ici en juin 2024) a déclaré son intention de riposter suite à l’attaque de l’Iran sur Israël.

INTERNATIONAL - Une promesse de représailles qui fait craindre un embrasement régional. « L’Iran a commis une grave erreur et en paiera le prix », a déclaré Benjamin Netanyahu dans un discours à la télévision mardi 1er octobre, après que Téhéran a lancé environ 200 missiles contre Tel Aviv dans la soirée. « Nous nous en tiendrons à ce que nous avons fixé : celui qui nous attaque, nous l’attaquons », a ajouté le Premier ministre israélien.

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De son côté, le président américain Joe Biden a indiqué que des discussions étaient « en cours » avec Israël sur la réponse à apporter à l’attaque de l’Iran, et réaffirmé son soutien à son allié en déclarant que « les États-Unis soutiennent pleinement, pleinement, pleinement Israël ». À ses côtés, le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré qu’« il y aura des conséquences sévères pour cette attaque et nous allons œuvrer avec Israël pour que cela soit le cas ».

Alors que les autorités israéliennes évaluent encore l’impact de l’assaut iranien, qui a fait pour le moment deux blessés légers en Israël, la plupart des missiles ayant été interceptés par le système de défense « Dôme de fer », la mise en œuvre d’une opération de représailles reste à confirmer. S’il ne détaille pas de mode opératoire, l’État Hébreu insiste pour autant sur sa détermination à riposter, Benjamin Netanyahu ayant convoqué dès mardi soir un conseil des ministres chargé de la sécurité pour discuter d’une réponse militaire à l’attaque.

Lors de son attaque, l’Iran a visé « les trois principales bases aériennes militaires du régime sioniste, le Mossad [les services secrets israéliens – ndlr], centre de la terreur, la base aérienne de Nevatim pour les avions F-35 et la base aérienne de Hatzerim, qui a été utilisée pour assassiner le martyr Nasrallah », a indiqué le chef d’état-major iranien.

De la même manière, Israël pourrait viser plusieurs infrastructures stratégiques en Iran, notamment les bases des Gardiens de la Révolution. Les ports iraniens sont également des cibles tactiques, en raison des activités commerciales et militaires qui s’y déroulent.

Par ailleurs, l’ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett a exhorté Israël à riposter en détruisant le programme nucléaire iranien, dans un message publié sur ses réseaux sociaux. Officiellement, l’Iran développe ses capacités nucléaires pour un usage civil, mais elles sont soupçonnées de servir des ambitions militaires et d’être utilisées par Téhéran comme un outil de dissuasion. L’attaque des installations nucléaires iraniennes pourrait se faire par une opération militaire classique ou une cyberattaque à l’image de celle des talkies-walkies du Hezbollah, a estimé auprès de CNN Malcolm Davis, analyste en stratégie de défense.

Les installations pétrolières et les centrales électriques pourraient aussi être visées, selon le site américain Axios, citant des informations obtenues auprès de responsables israéliens.

Les Gardiens de la Révolution, qui composent l’armée idéologique de l’Iran, ont affirmé avoir « visé le cœur » d’Israël pour venger la mort des chefs du Hezbollah (Hassan Nasrallah), du Hamas (Ismaïl Haniyeh) et d’un de leurs commandants, Abbas Nilforoushan, tué avec Hassan Nasrallah au Liban.

Depuis les attaques d’Israël visant les responsables du Hezbollah au Liban, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a été transféré dans un lieu sécurisé à l’intérieur du pays avec des mesures de sécurité renforcées, dans l’inquiétude d’être le prochain sur la liste des cibles d’Israël.

L’Iran avait promis une riposte envers Israël dès la mort d’Ismaïl Haniyeh le 31 juillet. C’est finalement l’offensive d’Israël au Liban et la mort d’Hassan Nasrallah qui l’ont déclenchée. De la même manière, Israël pourrait laisser un délai de plusieurs semaines avant d’agir ou décider de mener une opération rapide dans les prochains jours. Le porte-parole des Forces de défense israélienne, Daniel Hagari, a déclaré qu’Israël riposterait « au moment et à l’endroit de notre choix ».

Benjamin Netanyahu « a une longue tradition de riposte vigoureuse et rapide » et la « retenue n’est pas son point fort », commente toutefois pour l’AFP l’analyste politique Jordan Barkin.

Le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien sont alliés de l’Iran au sein d’un « axe de la résistance » à Israël. Dans ce contexte, d’autres territoires, au-delà de l’Iran, restent sous la menace d’une riposte israélienne. Notamment la bande de Gaza, où Tsahal opère déjà d’intenses bombardements depuis près d’un an, suite à l’attaque du 7 octobre par le Hamas sur son territoire.

Le Liban est également déjà ciblé par des opérations de l’armée israélienne, dans le but d’affaiblir le Hezbollah libanais. Ce mercredi 2 octobre au matin, Tsahal a lancé un nouvel appel exhortant les civils à évacuer « immédiatement » de nouvelles localités dans le sud du Liban, avant d’annoncer dans un communiqué qu’elle enverrait des troupes supplémentaires pour participer à des incursions terrestres dans la région.

Pour autant, la riposte israélienne s’annonce contrainte par les conditions posées par son allié américain qui ne souhaite pas voir le conflit s’étendre au Moyen-Orient. Elle l’est aussi par les menaces du chef d’état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, qui a promis que l’Iran frappera « avec une plus grande intensité » et visera « toutes les infrastructures » du pays si Israël engage des représailles. « Notre action est terminée à moins que le régime israélien ne décide d’inviter à de nouvelles représailles », a-t-il insisté.

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