Iran: la France condamne l'exécution d'un homme qui a manifesté après la mort de Mahsa Amini

Condamné à mort pour avoir manifesté. Le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a condamné ce mercredi 7 août l’exécution ce même jour de Gholamreza Rasaei en Iran. Cet homme a été condamné à mort en raison de sa participation aux manifestations de l’automne 2022 qui ont suivi la mort de Mahsa Amini.

"La France condamne avec la plus grande fermeté l’exécution aujourd’hui de Gholamreza Rasaei, condamné à mort à la suite de sa participation aux manifestations de l’automne 2022 qui ont suivi la mort de Mahsa Amini en Iran", écrit le quai d'Orsay dans un communiqué.

Avant d'ajouter: "La France rappelle son opposition constante à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances et son engagement pour l’abolition universelle de ce châtiment injuste et inhumain".

"Corruption sur Terre"

Âgée de 22 ans, Mahsa Amini est décédée en septembre 2022 après avoir été arrêtée par la police des moeurs de Téhéran qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant aux femmes notamment le port du voile dans la République islamique.

Sa mort avait déclenché un mouvement de protestation de grande ampleur contre les dirigeants politiques et religieux iraniens. Les manifestations après sa mort avaient défié le système islamique qui dirige l'Iran depuis la révolution de 1979.

La Cour suprême iranienne a annulé en juin dernier la condamnation à mort du célèbre rappeur Toomaj Salehi, emprisonné à cette date depuis plus d'un an et demi pour son soutien au mouvement de protestation de 2022. Le chanteur de 33 ans avait été condamné à la peine capitale en avril 2024 pour "corruption sur Terre", l'un des chefs d'accusation les plus graves en Iran.

Toomaj Salehi avait soutenu via ses chansons et sur les réseaux sociaux le mouvement de contestation déclenché après la de Mahsa Amini.

L'avocat de Mahsa Amini, Saleh Nikbakht, avait quant à lui été condamné en octobre dernier à un an de prison pour "propagande" contre l'État.

Article original publié sur BFMTV.com