Iran : le Français Benjamin Brière acquitté, mais (toujours) prisonnier
Son nom avait été appelé depuis les haut-parleurs par les autorités pénitentiaires. Ses effets personnels avaient été rassemblés et son van devait même lui être restitué. Après trois ans d'incarcération au sein de la prison Vakilabad de Machhad, le calvaire du Français Benjamin Brière allait enfin prendre fin. Condamné en janvier 2022 à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour « espionnage » et « propagande » contre la République islamique par un tribunal révolutionnaire, ce touriste de 37 ans, arrêté en mai 2020 alors qu'il manipulait un drone de loisir dans un parc naturel dans le nord-est du pays, a vu sa peine être annulée par la Cour suprême, avant d'être blanchi de toutes les charges pesant contre lui par la trente-cinquième chambre du tribunal d'appel de la province du Khorasan Razavi, le 15 février dernier. Son président Seyed Hossein Ahmadi Golban s'est même excusé auprès de son avocat pour l'« erreur » qu'a constituée son arrestation.
La libération de Benjamin Brière n'était plus qu'une question d'heures. L'ordre avait été envoyé aux responsables pénitentiaires et son avocat avait même été contacté pour venir le chercher. Pourtant, le touriste français ne s'est jamais présenté à la sortie de la prison Vakilabad. Symbole de l'arbitraire qui règne en République islamique, il devra être rejugé pour les mêmes charges d'« espionnage » et de « propagande » contre l'État par la même cour d'appel le 12 juin prochain. Une aberration en termes de droit i [...] Lire la suite