Iran : la famille de Cécile Kohler, otage française, dément ces affirmations sur sa « bonne santé »
IRAN - Des mensonges. Cécile Kohler et Jacques Paris, un couple français détenu en Iran depuis 2022 et accusé par les autorités d’« espionnage », sont « en bonne santé », a assuré ce mardi 5 novembre la justice iranienne. Mais les proches de Cécile Kolher démentent fermement ces affirmations.
Le 7 mai 2022, cette professeure de lettres modernes alors âgée de 39 ans, avait été arrêtée lors d’un voyage en Iran avec son compagnon Jacques Paris, un ancien professeur de mathématiques. Ils sont accusés par Téhéran d’être des espions. L’espionnage est passible de la peine de mort en Iran.
Le couple est détenu séparément à la prison de haute sécurité d’Evin à Téhéran et leurs familles n’ont que très peu de nouvelles lors d’appels téléphoniques qui ne durent que quelques minutes, selon leurs proches. En octobre, la sœur de Cécile Kohler, Noémie, avait dit recevoir des informations « alarmantes » sur son état de santé « physique et psychologique ».
Des « conséquences extrêmement lourdes et irréversibles »
Mais ce mardi, l’Iran a rejeté mardi ces affirmations. Le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien, Asghar Jahangir, a assuré lors d’une conférence de presse à Téhéran que « ces deux personnes sont détenues dans de bonnes conditions et en bonne santé ».
« La famille et le comité de soutien de Cécile Kohler […] démentent catégoriquement les affirmations des autorités iraniennes », a dit Noémie Kohler dans un communiqué.
La justice iranienne maintient son accusation d'espionnage contre Cecile Kohler et son compagnon Jacques Paris. Nous réfutons fermement ces accusations ! Cécile et Jacques doivent être libérés sans délai ! #FreeCecileKohler #FreeJacquesParis #FreeThemAll #Iran pic.twitter.com/0wNNW9mPwV
— Liberté pour Cécile Kohler (@FreeCecile_) November 5, 2024
« Lors des appels, sa famille est témoin de la forte pression psychologique exercée sur elle par ses geôliers, faisant état de représailles sur ses conditions de détention si sa famille dénonce le mauvais traitement dont elle est victime dans la presse », assure-t-elle.
Selon ses informations, sa sœur est victime depuis deux ans de mauvais traitements qui « présagent des conséquences extrêmement lourdes et irréversibles sur sa santé physique et mentale ». Elle évoque notamment une cellule sans fenêtre, sans meuble, dans laquelle elle dort à même le sol et des sorties de 30 minutes trois fois par semaine
Les autorités françaises mobilisées
Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a reçu en octobre les familles des otages Français et leur a assuré de la « mobilisation des autorités françaises pour obtenir leur libération immédiate ».
L’Iran, qui détient plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux, est accusé par leurs soutiens et des ONG de s’en servir comme monnaie d’échange dans des négociations d’État à État.
Le 28 octobre, l’Iran a annoncé l’exécution de Jamshid Sharmahd, un dissident naturalisé allemand, provoquant une crise diplomatique avec Berlin qui a fait fermer les trois consulats iraniens en Allemagne. Il avait été condamné à mort pour son implication présumée dans un attentat en Iran, qui avait coûté la vie à 14 personnes et fait quelque 300 blessés en avril 2008. L’Iran ne reconnaît pas la double nationalité pour ses ressortissants.
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