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Irak: Nouvelles manifestations à Bassorah

Les forces de sécurité irakiennes ont tiré en l'air et fait usage de gaz lacrymogène mercredi pour tenter de disperser des milliers de manifestants à Bassorah, dans le sud de l'Irak. /Photo prise le 5 septembre 2018/REUTERS/Essam al-Sudani

BASSORAH, Irak (Reuters) - Les forces de sécurité irakiennes ont tiré en l'air et fait usage de gaz lacrymogène mercredi pour tenter de disperser des milliers de manifestants à Bassorah, dans le sud de l'Irak, ont rapporté des témoins.

Mardi, cinq manifestants ont été tués et 22 membres des forces de sécurité blessés dans les affrontements, ont rapporté les secours.

La population dénonce les carences des services publics, notamment les coupures d'électricité et le manque d'eau potable, ainsi que le chômage et la corruption.

C'est la vague de violence la plus grave dans la région depuis plusieurs mois.

Les manifestants se sont encore rassemblés mercredi devant le siège du gouvernement provincial.

Bassorah, la deuxième ville d'Irak, est le fief du dirigeant chiite Moktada al Sadr, qui a pris la tête d'une campagne anti-corruption.

Le Premier ministre Haïdar al Abadi a suspendu le ministre de l'Electricité en août et a assuré cette semaine que le gouvernement avait entrepris de sanctionner les personnes jugées responsables de la médiocrité des services publics à Bassorah.

La colère de l'opinion n'a pas pour autant été apaisée, alors même que la classe politique n'a toujours pas réussi à former un nouveau gouvernement dans la foulée des élections législatives du mois de mai. Le grand ayatollah Ali al Sistani, le plus haut dignitaire chiite d'Irak, a exprimé son soutien aux manifestants du Sud.

(Aref Mohammed; Guy Kerivel pour le service français)