Irak: Les forces de sécurité ouvrent le feu sur les manifestants, au moins 9 morts

IRAK: LES FORCES DE SÉCURITÉ OUVRENT LE FEU SUR LES MANIFESTANTS, AU MOINS 9 MORTS

BASSORAH, Irak (Reuters) - Les forces de sécurité irakiennes ont ouvert le feu sur des manifestants rassemblés à Bagdad et dans plusieurs localités du sud du pays, faisant au moins neuf morts et des dizaines de blessés, a-t-on appris dimanche de sources policières et médicales.

Les incidents se sont produits dans la capitale, où deux personnes ont été tuées dans la nuit, à Nassiriya, où quatre victimes ont été recensées, et dans la zone autour du port d'Oumm Kasr, où les heurts ont fait trois morts.

A Nassiriya, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles et fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants qui s'étaient rassemblés sur trois ponts de la ville.

Au moins 339 personnes ont été tuées en Irak depuis le début de la contestation début octobre, un mouvement d'une ampleur sans équivalent depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, selon un bilan effectué par Reuters à partir de sources médicales et sécuritaires.

Le ministère irakien de la Santé, cité dimanche par l'agence de presse d'Etat, a pour sa part donné le chiffre de 111 personnes tuées, manifestants et membres de des forces de l'ordre confondus, mais sans dire sur quelle période.

La colère des manifestants est dirigée contre les élites irakiennes, accusées de s'enrichir aux dépens du reste de la population et de servir les intérêts de puissances étrangères, l'Iran particulièrement, tandis que le pays est frappé par une pauvreté endémique et un chômage de masse.

Le grand ayatollah Ali Sistani, primat de l'islam chiite, a appelé dans son sermon du vendredi les responsables politiques à accélérer la réforme du code électoral pour sortir de la crise. Il a également réaffirmé que les manifestants exprimaient des revendications légitimes et n'avaient pas à être violemment réprimés.

(Aref Mohammed, version française Simon Carraud)