Les «invisibles» balayés par Irma

A l'aéroport de Saint-Martin, le 10 septembre.

Le cyclone a fait voler en éclat les apparences paradisiaques des îles touchées. Irma a rendu visibles ceux qu’on ne voit pas d’habitude : les plus pauvres, les plus fragiles psychologiquement. Le psychiatre Michel Eynaud s'inquiète de la très discrète prise en compte de la souffrance psychique.

Le cyclone Irma a parcouru la Caraïbe en dévastant les îles des Antilles françaises, Saint-Martin et Saint-Barthélémy. L’ampleur des dégâts n’a échappé à personne, dès que les premières images ont été diffusées via les médias ou les réseaux sociaux, dès que les premières communications ont pu être rétablies.

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Ce phénomène exceptionnel n’a pas seulement détruit les habitations, mais aussi les édifices publics. Il a aussi paralysé ou déstructuré les services publics garants de l’ordre social ou de la sécurité publique : pompiers inondés, gendarmerie sinistrée, sous-préfecture détruite, hôpital gravement endommagé, télécommunications rompues, etc.

Il a mis en question le lien social, ici le renforçant dans la solidarité de proximité, là le dilacérant dans la compétition de survie. Irma n’a pas fait que s’envoler les toits, il a décapé une bonne partie du vernis social, qui voilait (mal) des réalités oubliées ou camouflées. Une fois la sidération collective passée, il a jeté un coup de projecteur sur des cohortes d’«invisibles», pillards réels ou fantasmés par les propagateurs de rumeurs anonymes, voisins solidaires ou profiteurs, cadavres sans nombre, etc. Tout en confirmant que certains «invisibles» semblent condamnés à lutter encore et encore pour prendre un peu de consistance et de couleurs.

«Moyens du bord»

En effet, pendant que les politiques se disputent la place du «salvateur» (du «peuple») ou du «dénonciateur» (de l’Etat, toujours «insuffisant»), que les entrepreneurs se pressent déjà pour participer à une reconstruction qui annonce une manne financière exceptionnelle, la prise en compte de (...)

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