Investiture de Donald Trump : pourquoi les drapeaux en berne le jour de la cérémonie font-ils polémique ?
Le républicain veut que les drapeaux soient hissés haut, mais Joe Biden a demandé qu’ils soient baissés en hommage à l’ex-président Jimmy Carter.
ÉTATS-UNIS - À quelle hauteur les drapeaux flotteront-ils à travers les États-Unis pour l’investiture de Donald Trump lundi 20 janvier ? La question peut sembler anecdotique, mais elle suscite la controverse outre-Atlantique depuis une semaine, à l’approche de la cérémonie de prestation de serment à l’issue de laquelle le républicain succédera officiellement à Joe Biden et son rival républicain.
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Après la mort de l’ancien président Jimmy Carter le 29 décembre dernier, Joe Biden a demandé, comme il est d’usage aux États-Unis, que les drapeaux flottant sur des bâtiments fédéraux soient mis en berne pendant 30 jours. Au Capitole comme dans les 50 États, ils sont donc censés rester à mi-mât jusqu’à début février.
De quoi faire hurler Donald Trump, qui a crié au complot sur son réseau social Truth Social. Les démocrates « se réjouissent de cette situation parce qu’ils n’aiment pas notre pays », a-t-il cinglé, s’émouvant que drapeau soit « en berne pendant l’investiture d’un nouveau président pour la première fois de l’histoire ». Une fausse affirmation, rappelle le New York Times : Richard Nixon a prêté serment en 1973 devant des drapeaux mis en berne après la mort du président Harry Truman.
La fake news de Donald Trump n’a pas empêché Mike Johnson, le président républicain de la Chambre des représentants, de lui emboîter le pas. Il a fait savoir mardi 14 janvier que les drapeaux du Congrès seront montés tout en haut de leur mât le temps de la cérémonie d’investiture, puis « seront remis en berne le lendemain pour continuer à honorer le président Jimmy Carter ».
Montera ? Montera pas ?
Le coup de pression de Donald Trump et la décision du « speaker » de la Chambre des représentants ont poussé de nombreux gouverneurs républicains à travers le pays à annoncer que les drapeaux seront hissés haut le temps de la cérémonie. « Tout en rendant hommage à un ancien chef de l’État, nous devons aussi fêter l’arrivée d’un nouveau président et l’avenir radieux qui s’annonce pour les États-Unis », a estimé Greg Abbott, gouverneur trumpiste du Texas.
Mais en réalité, rien n’oblige les autorités des différents États à appliquer le décret de Joe Biden demandant la mise en berne. Il s’agit d’un usage, ce qui n’a pas empêché pas la question de devenir un sujet de controverse. Le magazine américain Newsweek s’est même lancé dans une carte (pas très à jour) pour distinguer les États qui pratiqueront le « full-staff » (hissé haut) ou le « half-staff » (en berne).
Selon les informations actuellement reprises par les médias étasuniens, au moins 13 gouverneurs républicains ont fait savoir qu’ils hisseront haut leur drapeau le 20 janvier en dépit du décret de Joe Biden. Dans l’Oklahoma, ils ne sont déjà plus en berne depuis plus d’une semaine sur décision du gouverneur Kevin Stitt.
Peu de gouverneurs démocrates ont communiqué sur l’épineuse question des drapeaux. Dans le Wisconsin, le gouverneur Tony Evers a confirmé qu’ils resteront en berne, rapporte le quotidien local Milwaukee Journal Sentinel. Ils seront en revanche hissés haut en Californie, bastion démocrate par excellence, a fait savoir le cabinet du gouverneur Gavin Newsom au média The Hill. Pris à parti à plusieurs reprises par Trump après les incendies meurtriers de Los Angeles, ce dernier ne peut toutefois pas être suspecté d’accointances avec le républicain.
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